Dormez-vous ? – par Kim Hoang Lo

Cet article est le fruit d’une collaboration avec le regroupement étudiant de l’UdeM Communauté bien-être qui travaille au projet de salle de sieste depuis plus d’un an.

https://www.change.org/p/universit%C3%A9-de-montr%C3%A9al-salle-de-relaxation-%C3%A0-l-universit%C3%A9-de-montr%C3%A9al

En tant qu’adultes, nous avons une tonne de responsabilités : payer le loyer à temps, aller travailler pour payer l’école, trouver du temps pour étudier… et ce n’est qu’une infime partie de la totalité. Qui dit responsabilités, dit aussi anxiété et stress ainsi qu’un des problèmes les plus communs : le manque de sommeil.

Tout le monde a déjà eu de la difficulté à dormir, surtout une belle insomnie avant un examen final. Les dyssomnies sont agaçantes et perturbent le cours de la vie. En bref, ce sont des obstacles au but ultime des étudiant/e/s : le A +. Selon une enquête de Ça Va Aller de la FAÉCUM faite sur les étudiant/e/s du premier cycle et des cycles supérieurs de l’Université de Montréal, les symptômes dépressifs, la détresse psychologique et l’épuisement émotionnel sont les facteurs qui découlent de l’insatisfaction face à son sommeil (Lessard, 2016). 

Le manque de sommeil perturbe la consolidation des informations dans le cerveau, ce qui ralentit la formation de nouvelles mémoires et nuit aux performances scolaires (Delcenserie, 2019 ; Simon et Walker, 2018). Qui dit manque de sommeil, dit aussi somnolence incontrôlée pendant la journée. Le manque de sommeil causerait du retrait social, donc de l’isolement et de la solitude, ainsi qu’une augmentation de l’anxiété (Simon et Walker, 2018 ; Simon et al., 2019). De plus, selon la SAAQ, 23% des accidents de la route avec blessure ou décès ont comme cause commune la fatigue au volant. Parlant de décisions malsaines, un mauvais sommeil aurait pour conséquence de nuire à la qualité des choix alimentaires (Pardi et al., 2017). Un cercle vicieux de mauvais jugement ayant comme aboutissement un F.

Que se passe-t-il avec les étudiant/e/s ayant de la narcolepsie ou ayant d’autres problèmes de sommeil? On leur dirait probablement d’aller au Centre de Santé et de Consultation Psychologique (CSCP) du campus! Par contre, selon le CSCP, le service est à pleine capacité et le temps d’attente moyen pour un rendez-vous serait d’environ seize semaines pour un service non-urgent (Thévenin, 2019). De plus, les étudiant/e/s n’utilisent pas les services du CSCP à cause du manque de temps (60%) et du manque d’argent (40%) (Lessard, 2016). Il est donc primordial de prendre en compte la sévérité du manque de sommeil chez nous, cher/ère/s étudiant/e/s de l’université, et il est impératif de trouver des solutions concrètes.

Une solution simple et efficace est la sieste, mais nous ne pouvons pas vraiment dormir en classe, dans les couloirs ou à la bibliothèque, puisque c’est inconfortable! C’est pourquoi la possibilité d’avoir une salle de sieste et de relaxation à l’école serait la solution parfaite! 

 « Je dors à la bibliothèque et c’est pas confortable surtout quand on passe 12h par jour à l’Université 6 jours par semaine… J’étudie dans un domaine difficile et je fais 2h de route par jour. Plusieurs sont dans la même situation. » – Anonyme

Selon Alex Desautels, neurologue, « Les courtes siestes – 10 ou 20 minutes – durant le jour sont très rafraîchissantes pour les narcoleptiques » (Vigneault, 2016). Les bénéfices des siestes sont nombreux pour tous, en voici quelques-uns : une sieste de 10 à 30 minutes diminuerait les effets du manque de sommeil, elle permettrait une meilleure vigilance, une meilleure humeur, une meilleure mémoire à court terme et diminuerait la fatigue (Ru et al., 2019). Une salle de sieste au pavillon Marie-Victorin, et bien sûr dans un autre pavillon à l’université, pourrait réduire les accidents de la route et avantagerait les étudiant/e/s qui habitent loin et qui ont des grosses journées. De plus, elle avantagerait les travailleur/euse/s de nuit ainsi que tou/te/s les étudiant/e/s ayant un horaire complexe. 

Témoignage du sondage pour une salle de méditation et relaxation:

« J’ai un emploi de nuit à temps partiel lors de mes études à temps plein et je devrai rentabiliser le mieux possible mes heures de sommeil. Des « power naps » à certains moments clés pourraient grandement contribuer à ma réussite. » – Anonyme

Il a été démontré que la sieste est efficace sur les dettes de sommeil, qu’elle a des effets antistress et des effets positifs sur le système immunitaire (Faraut et al., 2015). De plus, une salle de sieste et de relaxation serait facilement accessible et gratuite, ce qui pourrait réduire le trafic au CSCP.

On le sait maintenant, la sieste est bonne pour la santé de tous.

Voté à l’unanimité par les associations étudiantes à une assemblée de la FAÉCUM, appuyé par plusieurs départements de l’université et regroupements étudiants ayant plus de 1200 signataires de la pétition, il y a un avenir possible et une demande importante pour des salles de siestes! En fin de session ou en mi-session, nous, étudiant/e/s, coupons notre temps de sommeil pour plus de temps d’étude, une telle salle nous permettrait d’aider à combler le manque. Voilà la solution concrète. Elle ne nécessite pas de conférence, de sensibilisation ou d’atelier de groupe sur le sommeil. Pensons à notre santé, il faut plusieurs salles de sieste et c’est urgent! Aidez-nous à concrétiser le projet en signant la pétition!

Témoignage du sondage pour une salle de méditation et relaxation:

« Je souhaite pouvoir avoir un lieu de repos étant donné les sessions chargées qui demandent de couper dans son sommeil. » – Anonyme

Il y aura deux événements où le regroupement étudiant de la Communauté Bien-être présentera le projet de salles de sieste, ils auront lieu le 18 mars et le 26 mars. Venez appuyer le projet des salles de sieste. Pour plus d’informations : (https://www.facebook.com/groups/bienetreudem/)

Révisé par Marie-Ève Desjardins


Références

Delcenserie, A. (2019, 4 novembre). PSY2093 : Notes de cours [Présentation PowerPoint]. Repéré́ dans l’environnement StudiUM : https://studium.umontreal.ca/course/view.php?id=157804

Faraut, B., Nakib, S., Drogou, C., Elbaz, M., Sauvet, F., De Bandt, J. P., et Léger, D. (2015). Napping reverses the salivary interleukin-6 and urinary norepinephrine changes induced by sleep restriction. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 100(3), E416-E426. https://doi.org/10.1210/jc.2014-2566

Lessard, F. (2016). Enquête sur la santé psychologique étudiante.  Repéré à : http://www.faecum.qc.ca/ressources/documentation/avis-memoires-recherches-et-positions-1/enquete-sur-la-sante-psychologique-etudiante?fbclid=IwAR0QD7OZv5Q5Xj_-Yn1FvNUKx0us1ERPzDArLOgWE_fDTGRia38EOOeSbR4

Pardi, D., Buman, M., Black, J., Lammers, G. J. et Zeitzer, J. M. (2017). Eating decisions based on alertness levels after a single night of sleep manipulation: a randomized clinical trial. Sleep, 40(2), zsw039. https://doi.org/10.1093/sleep/zsw039

Ru, T., Chen, Q., You, J., et Zhou, G. (2019). Effects of a short midday nap on habitual nappers’ alertness, mood and mental performance across cognitive domains. Journal of sleep research, 28(3), e12638. https://doi.org/10.1111/jsr.12638

Simon, E. B., Rossi, A., Harvey, A. et Walker, M. (2019). Overanxious and underslept. Nature Human Behaviour, 4(1), 100-110. https://doi.org/10.1038/s41562-019-0754-8

Simon, E. B. et Walker, M. P. (2018). Sleep loss causes social withdrawal and loneliness. Nature communications9(1), 1-9. https://doi.org/10.1038/s41467-018-05377-0

 Société d’assurance automobile du Québec. (2020). Mort de fatigue au volant. https://saaq.gouv.qc.ca/securite-routiere/comportements/fatigue/mort-de-fatigue/

Thévenin, C. (2019, Janvier 30). L’attente. Quartier L!bre. http://quartierlibre.ca/48057/

Vigneault, A. (2016, Mai 17). Maladie du sommeil. Faire connaitre la narcolepsie. LaPresse, section PAUSE SANTÉ, écran 8. https://plus.lapresse.ca/screens/965fd929-e0ad-41ec-91ee-d6234b657eaf__7C___0.html


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