En 1966, Diana Baumrind, psychologue développementale, introduit dans sa recherche trois types de styles parentaux (Baumrind, 1966). Ce sont les styles démocratiques, autoritaires et permissifs (Baumrind, 1966). Plus tard, en 1983, deux psychologues, Eleanor Maccoby et John Martin, en introduisent un quatrième qui est le style désengagé (Power, 2013). Aujourd’hui, ces quatre styles sont encore couramment discutés et utilisés dans la recherche en psychologie développementale. Ces principaux styles parentaux sont divisés selon deux critères. Le premier critère regroupe la chaleur et l’affection du parent envers son enfant (Bernier, 2023). Le deuxième critère regroupe la structure, la limite et le contrôle exercés par le parent sur son enfant (Bernier, 2023). Ce texte vise à aborder plus en détail les styles parentaux et leurs impacts sur le bien-être des enfants.
Le premier style parental est le style démocratique. Celui-ci présente un score élevé aux deux critères. Il est lié à plusieurs aspects de la compétence, tels qu’une estime de soi positive, un bon contrôle de soi et une bonne performance académique (Bernier, 2023). Les parents avec ce style sont affectueux et soutenants envers leurs enfants (Bernier, 2023). Ils établissent également des limites claires et fermes (Bernier, 2023). Ils s’attendent à ce que l’enfant agisse de manière sensible et responsable, et ils utilisent les moments disciplinaires comme moments d’enseignement pour promouvoir l’autorégulation de l’enfant (Berk, 2023). Ils vont aussi donner des opportunités à l’enfant de prendre ses propres décisions dans les domaines où il.elle est prêt.e à en prendre (Berk, 2023).
Le deuxième style parental est le style autoritaire. Celui-ci présente un score bas au critère de la chaleur et de l’affection, mais présente un score élevé pour la structure, la limite et le contrôle (Bernier, 2023). Les parents sont décrits comme non disponibles, inflexibles et durs dans la discipline (Bernier, 2023). Les parents apparaissent de manière froide et distante (Berk, 2023). Afin d’exercer le contrôle, ils peuvent soit crier, critiquer, commander et/ou menacer (Berk, 2023). Ils prennent des décisions pour leur enfant et s’attendent à ce qu’il.elle les accepte sans problème (Berk, 2023). Le contrôle psychologique est une autre méthode plus subtile et indirecte. C’est une méthode où le parent va tirer avantage des besoins psychologiques de son enfant en manipulant l’expression verbale, l’individualité et l’attachement (Berk, 2023). Les enfants de parents autoritaires ont plus de chances d’être anxieux.ses, malheureux.ses et indépendant.e.s, et d’avoir une faible estime de soi (Berk, 2023). Ils.elles ont typiquement une faible performance académique (Berk, 2023). Cependant, ils.elles ont tendance à mieux se comporter et à moins commettre d’actes antisociaux (Berk, 2023).
Le troisième style parental est le style permissif. Celui-ci présente un score élevé au critère de la chaleur et de l’affection, mais présente un score bas pour la structure, la limite et le contrôle (Bernier, 2023). Les parents sont affectueux, mais n’établissent pas de limites fermes ou ne demandent pas un comportement approprié à l’enfant (Bernier, 2023). À l’opposé du style démocratique, les parents du style permissif vont laisser leurs enfants prendre des décisions pour eux.elles-mêmes même si ils.elles ne sont pas encore matures pour le faire (Berk, 2023). Certains parents croient réellement en cette approche, tandis que pour la plupart, la cause est un manque de confiance dans leurs habiletés à influencer le comportement de leurs enfants (Berk, 2023). Les enfants ne sont pas obligé.e.s d’apprendre la politesse ou de faire des tâches ménagères (Berk, 2023). Les enfants de parents permissifs sont impulsif.ve.s, désobéissant.e.s et rebelles (Berk, 2023). Ils.elles peuvent être trop exigeant.e.s et dépendant.e.s envers les adultes (Berk, 2023). Ils vont aussi montrer moins de persistances dans les tâches, une faible performance scolaire et plus de comportements antisociaux (Berk, 2023).
Le quatrième style parental est le style désengagé. Celui-ci présente un score faible aux deux critères (Bernier, 2023). Les parents vont offrir peu d’affection tout en imposant peu de limites (Bernier, 2023). La plupart des parents sont émotionnellement détachés, déprimés et dépassés par une vie stressante où ils ont peu de temps et d’énergie pour leurs enfants (Berk, 2023). À l’extrême, ce style parental peut être une forme de maltraitance appelée la négligence (Berk, 2023). Les enfants de ce style de parents présentent plusieurs problèmes, tels qu’une régulation émotionnelle pauvre, une faible performance académique, une dépression et des comportements antisociaux (Berk, 2023).
Même si le style démocratique est considéré comme le plus optimal pour le développement de l’enfant, certaines nuances sont à prendre en compte. Le premier facteur à prendre en considération est le tempérament de l’enfant. Pour les enfants qui sont impulsif.ve.s, rebelles ou agressif.ve.s, le style autoritaire est davantage favorisé pour un développement optimal, tandis que les styles démocratiques et permissifs risquent d’aggraver ces comportements (Berk, 2023). Le deuxième facteur concerne les variations culturelles. Par exemple, dans le cas des familles caribéennes d’origine africaine et indienne de l’Est, l’autorité parentale est une façon de montrer de l’affection plutôt que du contrôle (Berk, 2023). La combinaison du respect pour l’autorité parentale et de l’affection vise à promouvoir la loyauté familiale ainsi que la compétence cognitive, académique et sociale (Berk, 2023).
En résumé, il existe quatre principaux styles parentaux. Le style démocratique est considéré comme le meilleur style à adopter pour un développement optimal de l’enfant. Cependant, il est important de prendre certains éléments en compte, tels que le tempérament et le contexte culturel dans lequel l’enfant grandit.
Texte révisé par Emilia Cabrera Malette
Références
Baumrind, D. (2023). Effects of Authoritative Parental Control on Child Behavior. JSTOR, 37(4), 887-907. https://doi.org/10.2307/1126611
Berk, L. (2023). Emotional and Social Development in Early Childhood. Dans Berk, L., Infants and Children Prenatal Through Middle Childhood (9e éd., p. 392-395). SAGE publications.
Bernier, A. (2023, 15 novembre). PSY 1095 cours 9: Développement social et émotif au préscolaire (3-5 ans) [notes de cours]. Département de psychologie, Université de Montréal. StudiUM. https://studium.umontreal.ca/
Power, T. (2013). Parenting Dimensions and Styles: A Brief History and Recommendations for Future Research. Mary Ann Liebert, Inc., 9. https://doi.org/10.1089/chi.2013.0034 Vandijik, B. (sd). Hands Mother Child [image en ligne]. Pixabay. https://pixabay.com/illustrations/hands-mother-child-line-art-love-7108721/


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