La nutrition à la rescousse de la maladie de Parkinson – par Marie Desaulniers

À ce jour, aucun traitement n’a été découvert pour éviter la dégradation de la substance noire, le noyau responsable de la production de neurones dopaminergiques. Or, il est possible de faire des choix alimentaires pour prévenir ou réduire la progression de la maladie de Parkinson. Cet article présente les aliments à favoriser et à éviter chez les personnes atteintes de cette maladie.

La chimie derrière la production de la dopamine

La dopamine est responsable de plusieurs fonctions telles que la coordination, la motivation, le contrôle moteur, le sommeil et l’apprentissage (Watson, S., 2021). Toutefois, chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, il y a une très faible quantité de dopamine présente dans le cerveau, ce qui peut expliquer l’apparition des symptômes moteurs qui la caractérise (Parkinson Québec, s.d.). La dopamine est un neurotransmetteur qui est fabriqué dans la substance noire du cerveau et sa création est effectuée en deux étapes à partir d’acides aminés. En premier lieu, la tyrosine, qui est un acide aminé, est convertie en un autre acide aminé appelé la L-dopa. En deuxième lieu, la L-dopa est à son tour convertie en dopamine grâce à des enzymes. Une enzyme est une protéine capable d’activer certaines réactions chimiques dans le corps comme la digestion. Ainsi, les professionnels suggèrent de consommer des aliments riches en acides aminés afin de favoriser la production de tyrosine et par conséquent de dopamine. En voici quelques-uns : les avocats, les bananes, les produits laitiers, le poulet, le soja et les graines de citrouille et de sésame (Watson, S., 2021).

Les aliments à favoriser et à éviter chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson

Certaines études se sont intéressées à la diète méditerranéenne pour la maladie de Parkinson, compte tenu de son efficacité dans les maladies cardiovasculaires (Institut de cardiologie de Montréal, 2024).  La diète méditerranéenne suggère de consommer tous les jours des produits céréaliers à grains entiers, des fruits (préférablement rouges ou oranges), des légumes (préférablement verts ou rouges), des noix, de l’huile d’olive ainsi que des produits laitiers. Aussi, elle suggère de réduire la consommation de protéines telles que la viande rouge, les œufs et le poisson. Enfin, elle recommande une activité physique tous les jours et une diminution de la consommation de vin rouge (Institut de cardiologie de Montréal, 2024). Les résultats de la diète méditerranéenne sont encourageants, révélant que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui l’adoptent développent les premiers symptômes plus tard que celles qui ne la suivent pas (Huot, I., 2023). D’autres études ont souligné l’importance des Oméga-3 sur la santé puisqu’ils supportent la membrane des neurones, dont les neurones dopaminergiques, et diminuent l’inflammation du corps dans la maladie de Parkinson (Huot, I., 2023).  On peut retrouver des Oméga-3 dans certains aliments tels que les noix de Grenoble, le saumon et les graines de lin. Il est aussi possible de prendre des comprimés d’Oméga-3 pour contrôler plus facilement la dose souhaitée. Quelques études se sont intéressées au lien entre les produits laitiers et cette maladie neurodégénérative. Ces études démontrent que le lait, comparé au yaourt et au fromage, augmente le risque de développer la maladie de Parkinson, le risque étant proportionnel à la quantité de produits laitiers consommée chaque jour (Huot, I., 2023). Or, des études plus approfondies sont nécessaires pour soutenir ces études. D’autres études se sont plutôt intéressées aux aliments à éviter lorsque nous sommes atteint de la maladie de Parkinson. Celles-ci ont trouvé que la consommation de deux portions et plus quotidienne de certains aliments ont un impact négatif sur la sévérité et la progression de la maladie. Parmi ces aliments on retrouve le bœuf, la crème glacée, les aliments frits, les liqueurs, les aliments en conserve dont les fruits ainsi que les légumes et finalement, certains produits laitiers (Parkinson Québec, s.d). 

Malheureusement, il n’y a pas d’aliment magique qui peut renverser la maladie de Parkinson mais adapter son alimentation peut certainement contribuer à améliorer le quotidien des personnes qui en sont atteintes. Les recherches suggèrent aussi de combiner une saine alimentation avec la méditation. En effet, il semblerait que la méditation augmente la quantité de dopamine dans le cerveau (Watson, S., 2021).

Références

Huot, I. (2023, 11 avril). Parkinson et alimentation. Le Journal de Montréal https://www.journaldemontreal.com/2023/04/11/parkinson-et-alimentation

Institut de cardiologie de Montréal. (2024, 2 mai) Alimentation méditerranéenne. https://www.icm-mhi.org/fr/prevention/adopter-saines-habitudes-vie/alimentation-mediterraneenne

Kindelan, K. (202, 7 février). What to know about the Mediterranean diet. [image en ligne]. ABC News. https://abcnews.go.com/GMA/Wellness/mediterranean-diet-ranked-best-diet/story?id=95983625

Parkinson Québec (s.d). Nutrition. https://parkinsonquebec.ca/agir/alimentation/

Watson, S. (2021, 20 juillet). Dopamine: the pathway to pleasure. Harvard Health Publishing. https://www.health.harvard.edu/mind-and-mood/dopamine-the-pathway-to-pleasure