Les pensées intrusives : une réelle prison cognitive – Par Joanie Dome

Vous est-il déjà arrivé de vous imaginer agir de façon totalement humiliante, ou encore, de vous visualiser en train de faire un acte horrible qui va à l’encontre de vos valeurs? Si oui, vous avez peut-être déjà vécu des épisodes de pensées intrusives. Celles-ci peuvent être définies comme des pensées qui s’imposent dans notre conscience sans que nous puissions les contrôler (Vermeulen, s. d.). Malheureusement, pour certaines personnes ayant une tendance anxieuse, l’expérience de ces pensées intrusives ne se termine pas là. En effet, iels ont le réflexe de refouler ce genre de pensées désagréables. Selon l’approche de la psychologie cognitive, une information qui n’est pas traitée va avoir tendance à revenir nous hanter (Vermeulen, s. d.). Cela fait en sorte que ces individus se retrouvent avec des pensées intrusives répétitives, ce qui peut être extrêmement perturbant et anxiogène. Ces pensées intrusives sont en fait un symptôme cognitif du trouble obsessionnel-compulsif (TOC) (Torbey, 2019). 

Le contenu des obsessions et phobies d’impulsions peuvent varier d’un individu à l’autre (Torbey, 2019). Il est possible de les classer selon quatre grandes familles : les pensées intrusives par rapport aux actions violentes, aux transgressions et aux tabous, aux états de santé négatifs ainsi qu’aux situations honteuses. 

  • Premièrement, les idées intrusives par rapport aux actions violentes peuvent inclure des agressions physiques voire même le meurtre, des agressions contre soi-même allant jusqu’au suicide et de faire du mal à quelqu’un de manière accidentelle (Torbey, 2019).
  • Deuxièmement, ces pensées envahissantes peuvent être reliées aux transgressions et aux tabous. Dans ce cas, elles peuvent être représentées comme des craintes à propos de la déviance et des crimes sexuelles, des actions blasphématoires et irrespectueuses, de la contradiction de ses propres valeurs morales ou encore de l’angoisse de ne pas aimer son époux.se (Torbey, 2019).
  • Troisièmement, les pensées intrusives à propos des états de santé négatifs comprennent les craintes par rapport aux maladies et blessures graves, par rapport à la saleté et aux microbes ainsi que par rapport à l’angoisse obsédante de la mort (Torbey, 2019).
  • Finalement, certaines idées intrusives poussent les gens à s’imaginer vivre des situations honteuses. Par exemple, certain.e.s angoissent à l’idée d’avoir dit ou fait quelque chose de ridicule, de dégradant ou d’inapproprié (Torbey, 2019).

Bien que les pensées intrusives puissent varier en contenu, elles s’accordent sur les effets néfastes qu’elles ont sur la santé mentale de leurs hôtes et hôtesses. En effet, les personnes qui en souffrent vivent souvent beaucoup de détresse. Cette situation peut causer de l’anxiété, une faible estime de soi ou une impression de friser la folie. Ce genre de conséquence peut être dévastateur pour la qualité de vie des personnes souffrant de TOC (Sarrasin, s. d.).

Libérer l’esprit des pensées intrusives

Malgré qu’iels se sentent souvent impuissant.e.s, les personnes atteintes de trouble obsessionnel-compulsif peuvent améliorer leur situation en ce qui concerne leurs pensées intrusives. Le secret réside dans l’acceptation, car essayer de contrôler ses pensées peut avoir un effet paradoxal qui entretient leurs idées au lieu de les supprimer. Ces personnes doivent tenter d’arrêter de se culpabiliser par rapport à leurs idées obsédantes et tenter de comprendre que celles-ci ne révèlent rien à propos de la personne qu’iels sont. De plus, en acceptant de réfléchir à propos de ces pensées, il est parfois possible de rationaliser et de s’apercevoir qu’il y a peu de chances que celles-ci se concrétisent. En acceptant et en cohabitant avec leurs idées, celles-ci prendront de moins en moins d’ampleur dans leur esprit (Sarrasin, s. d.).

En thérapie, l’idée est d’exposer et d’habituer les individus à leurs pensées obsédantes. Le.la thérapeute peut parler avec l’individu de ses pensées anxiogènes afin de s’habituer progressivement à leur présence. De plus, le.la thérapeute peut encourager son.sa client.e à utiliser la prévention de réponse. Cette technique consiste à retenir ses compulsions pour diminuer l’anxiété ressentie lorsque la personne se retrouve face à la situation qu’elle redoute. Grâce à ces expositions, il est possible de s’habituer aux pensées intrusives et ainsi de diminuer la réaction anxieuse suscitée par celles-ci (Sarrasin, s. d.). 

Texte révisé par Myriam Phaneuf

Références

Freepik. (s. d.). Triste jeune femme à la maison [image en ligne]. https://fr.freepik.com/photos-gratuite/triste-jeune-femme-maison_26196168.htm#query=anxi%C3%A9t%C3%A9&position=6&from_view=search&track=sph 

Sarrasin, N. (s. d.). Comment se libérer des pensées intrusives indésirables. Nicolas Sarrasin. https://www.nicolassarrasin.com/comment-se-liberer-des-pensees-intrusives-indesirables  

Torbey, R. (2019). Comprendre les pensées intrusives. Pensées intrusives. http://penseesintrusives.com/obsessions/comprendre 

Vermeulen, J. (s. d.). Pensées intrusives : Comment s’en débarrasser? Le Psychologue. https://www.lepsychologue.be/articles/pensees-intrusives.php 

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