- Parle-nous un peu de toi. Quel est ton parcours universitaire ? Quelles ont été tes implications dans la vie étudiante ?
Je suis présentement en troisième et dernière année du baccalauréat en neuroscience cognitive, orientation neurolinguistique. J’ai commencé à m’impliquer dès le début de mon bac, soit en septembre 2020, en tant que rédactrice pour le journal L’Amnésique. Puis, à l’automne 2021, j’ai rejoint l’équipe du café Le Psychic. En mai 2022, je suis devenue la rédactrice en chef de l’Amnésique. Depuis janvier 2023, je suis en échange étudiant en France. Par conséquent, j’ai dû arrêter le bénévolat au Psychic, mais je continue à m’impliquer au sein du journal.
- Pourquoi as-tu décidé de t’impliquer ?
J’ai commencé mon bac pendant la pandémie en 2020, ce qui veut dire que l’université était entièrement en ligne. Je voulais participer à la vie étudiante même si l’université était à distance. J’ai toujours aimé lire et écrire, alors lorsque j’ai su l’existence du journal étudiant, j’ai sauté sur l’occasion. Ensuite, lorsqu’on a pu revenir en présentiel, j’avais envie de voir des vrais visages et je voulais apprendre à connaître les gens de mon programme, alors j’ai décidé m’impliquer au Psychic. Aussi, je dois avouer que le café gratuit était aussi un grand facteur de motivation 🙂
Pour ma dernière année, j’ai décidé de me lancer et de m’engager encore plus dans la communauté étudiante et au sein du journal. Je voulais y participer de façon plus active et avoir plus de responsabilités. En plus, j’adore les défis alors je me suis dis, pourquoi pas ? Donc, après deux ans en tant que rédactrice à l’Amnésique, j’ai finalement postulé pour le poste de rédactrice en chef pour le mandat 2022-2023.
- Comment arrives-tu à trouver un équilibre entre ton implication dans la vie étudiante, les exigences de ton parcours académique et ta vie sociale ?
Pour être franche, ça n’a pas été toujours très facile, surtout avec cinq cours par session, du bénévolat hors campus et un emploi étudiant. Moi-même je ne comprends pas comment j’arrive à jongler avec tout ça ! En fait, je crois que l’important, c’est de s’impliquer dans quelque chose qu’on aime et qui nous tient à cœur, car ça rend les choses plus faciles et plus agréables. Lorsque c’est le cas, les tâches à faire ressemblent moins à des “responsabilités” et plus à un passe-temps. Par exemple, les périodes que je m’accorde pour m’occuper du journal sont toujours des petits moments de plaisir pour moi parce que c’est réellement quelque chose que j’aime faire.
- Qu’est-ce que t’impliquer dans la vie étudiante t’a apporté (expériences vécues, compétences, etc.) ?
En ce qui concerne l’Amnésique, j’ai appris à manier l’écriture inclusive, qui ne m’était aucunement familière lorsque j’ai commencé à écrire pour le journal. Dans notre société actuelle, je trouve qu’il est important de savoir utiliser l’écriture inclusive afin de s’assurer d’inclure tout le monde. Aussi, ça m’a permis d’écrire et d’apprendre sur une variété de sujets touchant de près ou de loin à la psychologie et à la neuroscience cognitive. Pour le Psychic, J’ai pu faire de belles rencontres et j’ai pu apprendre à connaître un peu mieux les personnes qui font partie de la communauté de psycho-neuro après une année entière en ligne. D’ailleurs, c’est également grâce au Psychic que j’ai pu rencontrer une amie qui m’est maintenant très chère.
- As-tu fait face à des défis durant ton implication parce que tu es une femme/personne non-binaire ?
Non jamais. Je sais que ce n’est pas le cas pour toutes les femmes ou personnes non-binaires, alors je me considère très chanceuse de ne pas avoir eu besoin de prouver que je méritais ma place parce que je suis une femme. De plus, les équipes de bénévoles dont j’ai fait partie étaient constituées majoritairement de femmes, alors je n’ai jamais vraiment eu de problème. Je me suis toujours sentie sur le même pied d’égalité que mes collègues.
- Quels aspects de la vie étudiante devraient être remaniés de manière à mieux représenter la communauté des femmes/personnes non-binaires selon toi ? Cela peut être par rapport aux comités, aux cours, aux événements étudiants, aux documents universitaires…
Tous les articles de l’Amnésique et toutes les publications de l’AGÉÉPUM doivent respecter l’écriture inclusive. Je trouve que cela représente un très bon modèle à suivre et que cela devrait aussi s’appliquer pour les enseignements (Powerpoints, plans de cours, etc.). À plus grande échelle, je crois que toute la communauté étudiante devrait pouvoir suivre une formation sur l’écriture inclusive.
- Pour faire cette entrevue, une personne a dû proposer ta candidature. Comment te sens-tu par rapport à ça ?
Je me sens vraiment touchée ! Ça me fait vraiment chaud au cœur de savoir que mon implication est reconnue. Je ne m’y attendais pas du tout, car je trouve qu’il y a tellement de femmes et de personnes non-binaires qui s’impliquent dans la vie étudiante et qui méritent tout autant que moi d’être mises de l’avant. Je remercie grandement cette personne d’avoir pensé à moi. Ça a fait ma journée !
- Que dirais-tu à une femme/personne non-binaire qui hésite à s’engager ?
Si j’avais à résumer ma réponse en un mot, je lui dirais : « Fonce ! » S’engager dans la communauté étudiante permet de développer plein de compétences, de faire de belles rencontres et d’en découvrir davantage sur soi-même. L’important lorsqu’on souhaite s’engager, c’est de trouver un poste qui corresponde à nos propres valeurs et nos besoins, et surtout qui nous intéresse vraiment.
- Que signifie être une femme/personne non-binaire pour toi ?
C’est difficile de répondre à cette question, car être une femme peut signifier tellement de choses. Je crois que pour moi, cela signifie être indépendante. C’est pouvoir s’affirmer et prendre sa place sans avoir peur des conséquences. C’est persévérer et réussir à faire face à l’adversité. C’est apprendre à se connaître et à se respecter. C’est pouvoir reconnaître quand c’est trop, c’est trop. C’est s’encourager et se soutenir entre femmes. Être une femme, c’est toute une affaire !
- Qui t’inspire le plus dans le monde des femmes/personnes non-binaires ? Cela peut être une personne que tu connais, une personnalité connue, un personnage de livre, de film, de théâtre…
Je connais tellement de personnes qui m’inspirent dans mon entourage. Tout d’abord, je souhaite mentionner ma maman, qui est toujours là pour moi et qui me soutient dans tout ce que j’entreprends. Ensuite, je prends exemple sur mes amies proches sur qui je peux toujours compter pour m’encourager et m’écouter lorsque j’en éprouve le besoin. Après cela, il y a ma cousine, une mère de trois enfants qui réussit à jongler entre vie familiale et études. Elle représente pour moi un modèle de femme forte, indépendante et qui persévère malgré les aléas de la vie. Puis, je tiens également à mettre de l’avant toutes mes collègues de la pharmacie. Elles font un travail extraordinaire et les voir à l’œuvre m’a permis de grandir. À toutes ces femmes inspirantes, merci de faire partie de ma vie.
Photo prise par Léandre Sabourin