Pour la plupart d’entre nous, nous avons une assez bonne idée de ce qu’est le stress post-traumatique. Un événement traumatisant qui a des répercussions graves, qui provoque des cauchemars, des crises de panique, des « flashbacks » (Gouvernement du Québec, 2011). Pour relater les origines de la découverte de ce trouble, il a été, pour la première fois, observé chez les militaires.
Mais qu’est-ce que le trouble de stress post-traumatique ? Pour en donner une définition exhaustive, c’est : « le résultat de la rencontre avec une situation menaçante, au cours de laquelle la vie ou l’intégrité physique d’une personne ont été mises en jeu. Des symptômes tels que l’hypervigilance, l’anxiété, l’isolement, la colère, les flashbacks, les difficultés de sommeil peuvent survenir après l’événement traumatisant ou même plusieurs années après qu’il se soit produit » (Gratton, 2018).
Il a au départ été nommé « shell shock », pendant la Première Guerre mondiale. En français, on peut le traduire comme “traumatisme dû au bombardement”. Cependant, il a vite été conclu que ce n’étaient pas seulement les bombardements qui provoquaient les symptômes du TSPT chez les soldat.e.s. Des personnes exposées à des événements traumatisants comme la mort et le meurtre, l’obligation de tuer, la vision de corps démembrés, la torture, le fait d’être emprisonné etc. ont commencé elles aussi, à présenter des caractéristiques du « shell shock ». Ce terme n’étant plus approprié, le syndrome a été renommé « névrose de guerre » (Gratton, 2018).
Encore aujourd’hui, il sévit chez les personnes militaires. Ces dernières sont particulièrement réticentes à demander de l’aide, notamment à cause de la peur du jugement. Pourtant, les symptômes sont très graves, allant de l’évitement de certaines situations (ex : retourner travailler dans l’armée) jusqu’aux idées suicidaires et à la tentative de suicide. La personne peut oublier certaines parties de l’événement, avoir honte d’elle-même, subir des troubles de sommeil, d’attention et de concentration. Un symptôme très commun est l’état d’hypervigilance, dans lequel la personne est constamment en alerte de tout ce qui se passe autour d’elle, ce qui, à la longue, est très épuisant (Gratton, 2018).
Une méthode thérapeutique de plus en plus utilisée, surtout pour la présence d’événements traumatiques, est l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing). C’est « une méthode thérapeutique qui consiste à utiliser les mouvements oculaires contrôlés pour libérer la conscience de ses effets pathologiques » (Collin, 2010). En plus du TSPT, elle est aussi utilisée pour le traitement des troubles alimentaires, les phobies et la dépression. La personne se souvient de l’événement traumatique avec l’aide du thérapeute, qui lui pose des questions précises. En fait, ce qui permettrait de rétablir un certain équilibre cognitif, c’est que les mouvements oculaires seraient associés à la phase active du sommeil. Le cerveau traite les informations reliées au stress pendant cette phase, on l’aide donc à débloquer le contenu traumatisant en la reproduisant (Collin, 2010).
En résumé, vu l’état actuel des relations qui unissent les différents états du monde, il est peu probable que le trouble de stress post-traumatique chez les personnes militaires disparaisse dans un avenir proche. Heureusement, des techniques de thérapie voient le jour chaque année, comme l’EMDR, avec des effets positifs pour ceux qui sont atteints de ce trouble. Espérons qu’un jour, l’existence de ces techniques ne soit plus que facultative.
Texte révisé par Melissa Messaoudene
Références
American Psychiatric Association. (2000). Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (4e édition). American Psychiatric Association.
American Psychiatric Association. (2013). Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (5e édition). American Psychiatric Association.
Collin, X. (2010). Hypothèse sur les relations entre états démentiels et états de stress post-traumatiques. [thèse de doctorat, Université de Lorraine]. https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01732798/document
Gouvernement du Canada (2011). Évaluation de la Clinique de traitement en résidence des traumatismes liés au stress opérationnel (TSO) – Hôpital Sainte-Anne. http://www.veterans.gc.ca/pdf/deptReports/2011-st-annes/2011-st-annes-evaluation_f.pdf
Gratton, S. (2018). Le trouble de stress post-traumatique chez les militaires canadiens. [mémoire de maîtrise, Université d’Ottawa]. Recherche uO. http://hdl.handle.net/10393/38281
Rodnae, Productions. (2014). Adulte affligé [image en ligne]. Pexels. https://www.pexels.com/fr-fr/photo/gens-etre-assis-frustration-emotion-7467939/