L’habitude.
L’habitude de ta présence.
L’habitude de me réveiller le matin par l’odeur de ton café.
Cette habitude se transforme en pris pour acquis.
Ce pris pour acquis, qui mena à la perte.
Une perte soudaine. Le deuil.
Ce qui fut le plus difficile fut de retourner à la maison, cette journée-là. Et de commencer à emballer tes vêtements, tes souliers, tes manteaux.
Toujours pas en mesure de les sortir de l’appartement, commençant à accumuler de la poussière à l’entrée.
Combien de larmes ai-je pleurées lorsqu’on t’a perdu?
Je ne pense pas qu’on peut vraiment se préparer à perdre un.e proche. Un sentiment mélancolique remplit le vide laissé par ton absence. Et ce dont je craignais le plus débute à se produire. Je commence tout doucement à t’oublier, telle la mer qui efface les pas des gens sur le sable.
La dernière fois qu’on s’est vu, je me dirigeais vers l’ascenseur de la résidence après t’avoir aidé à mettre ton pyjama. Tu me saluais de loin en disant fièrement aux infirmières que j’étais ta « petite fille ». C’est ainsi que je vais me souvenir de toi. Et c’est comme ça que j’espère te revoir.
Je réalise aujourd’hui que de perdre physiquement un.e proche ne veut pas dire qu’on les perd complètement. Ils.elles continuent à vivre dans d’autres formes, à travers nous.
Jusqu’au moment où l’on se reverra, et je pourrai te prendre à nouveau dans mes bras. Jusque-là, je m’assurerai que ta bonté se reflète dans mes yeux, faisant écho dans mes paroles, et puisse transparaître dans mes actions.
Et ainsi,
La lumière que tu nous as laissée brillera telle une lueur éternelle sur nous.
À ta douce mémoire.
Texte révisé par Ikram Chereti
Références:
Pratamah, A. (2018, 8 avril). Sunset over the horizon photo [image en ligne]. Unsplash. https://unsplash.com/photos/bl0IAJ_LQWk