Le doctorat en psychologie désiré par tant d’étudiant.e.s de premier cycle, est mystérieux sur de nombreux aspects. J’ai eu l’occasion de faire une entrevue avec Myriam Sahraoui, une étudiante en première année au doctorat en psychologie recherche-intervention (R/I) avec une spécialisation en neuropsychologie clinique, afin de discuter avec elle des différentes adaptations auxquelles elle a pu faire face lors de sa première année en tant qu’étudiante aux cycles supérieurs. Je rapporte ici les propos résumés de notre échange par rapport aux différents sujets que nous avons abordés.
Tout d’abord, j’étais curieuse de savoir si Myriam, en tant que doctorante en première année, avait pu constater des différences avec le baccalauréat par rapport au contenu des cours. Pour elle, il n’y a pas eu de grandes différences en ce qui concerne la matière vue en classe. En tant qu’étudiante diplômée du baccalauréat en neuroscience cognitive, le contenu abordé reprend de nombreuses bases qui ont déjà été étudiées lors de son baccalauréat, notamment en ce qui concerne la neuro-anatomie. Cependant, elle a perçu la matière comme étant abordée légèrement plus en profondeur. Aussi, étant étudiante dans un doctorat qui est orienté vers la clinique, Myriam a mis en évidence que les cours sont beaucoup plus tournés vers des études de cas associées au domaine de la neuropsychologie. Le nombre d’étudiant.e.s présent.e.s dans la classe (soit environ 12 élèves) rend également le travail en équipe plus propice. Cette notion de travail d’équipe peut être difficile à trouver au baccalauréat où les classes sont, pour un grand nombre, composées de plus de 100 étudiant.e.s. Ce nouveau mode de travail en groupe peut nécessiter, pour certaines personnes, une adaptation lors de leur arrivée au doctorat.
Aussi, j’ai demandé à Myriam si elle avait dû faire face à des changements dans sa manière de s’organiser et d’étudier par rapport au premier cycle. Elle m’a énoncé que les examens ne ressemblent pas vraiment à ce qu’on a au baccalauréat et qu’il est important de comprendre la matière vue en cours. En effet, ce sont des examens à développement qui sont priorisés. Selon elle, il est tout à fait possible de garder sa méthode de travail du baccalauréat sans avoir de soucis à se faire pour s’adapter et réussir au doctorat.
Le doctorat en psychologie du profil R/I est particulièrement chargé puisque les étudiant.e.s doivent être capables de combiner à la fois les cours, les stages et la recherche. Pour Myriam, il est nécessaire de savoir s’organiser et d’être prêt.e à faire face à des défis jamais rencontrés auparavant, notamment avec les stages qui sont nouveaux pour l’ensemble des étudiant.e.s de premières années. Cependant, l’implémentation des stages se fait de manière douce et permet ainsi aux étudiant.e.s de s’adapter à ce nouveau mode d’enseignement et d’être plus à l’aise vis-à-vis ce à quoi iels seront confronté.e.s dans la suite de leur parcours en tant que clinicien.ne.
Au-delà d’être capable de bien s’organiser pour les cours et la clinique, il est important de ne pas négliger le volet de la recherche. La recherche au doctorat R/I implique beaucoup d’autonomie selon Myriam. Il faut notamment être capable de s’organiser pour planifier son projet de recherche, trouver des bourses auxquelles appliquer ou encore des conférences où présenter son travail … Alors oui, bien que les étudiant.e.s soient supervisé.e.s par un.e directeur.rice de recherche, il faut quand même qu’iels fassent preuve d’une certaine adaptation face à un nouveau système qui nécessite, entre autres, d’être autonome et de savoir saisir les diverses opportunités qui se présentent.
Finalement, j’ai demandé à Myriam ce qu’elle aurait aimé savoir au baccalauréat et qui aurait pu l’aider à s’adapter plus facilement en arrivant au doctorat. Elle a notamment mentionné le fait d’être conciliant.e avec soi-même et de savoir prendre des pauses, car réaliser un doctorat ce n’est pas de tout repos ! Les pauses ne s’imposent généralement pas par elles-mêmes… C’est une différence qu’elle a constatée avec le baccalauréat, puisqu’en effet, d’un côté la recherche ne s’arrête quasiment jamais, et quand on ne fait pas de la recherche … on fait de la clinique ou on étudie pour ses cours. Ainsi, il peut être difficile de s’autoriser du temps pour soi. C’est pourquoi un des précieux conseils de Myriam pour bien s’adapter au doctorat en R/I c’est d’être capable de s’accorder du temps libre et de ne pas culpabiliser pour cela.
En guise de conclusion, bien que le doctorat en psychologie puisse sembler être la continuité du baccalauréat en psychologie ou en neuroscience cognitive, il s’avère qu’il peut être davantage vu comme un nouveau départ. Avec la gestion des stages et de la recherche, les classes plus petites et les cours magistraux qui sont plus orientés vers la clinique, il est tout à fait possible de s’imaginer que les étudiant.e.s de première année de doctorat font face à une multitude de défis et qu’une période d’adaptation est nécessaire avant de pouvoir s’épanouir dans un domaine d’étude aussi passionnant que challengeant.
Évidemment, les propos rapportés ici constituent simplement le point de vue d’une étudiante. Son ressenti peut différer des autres, mais il reste tout de même pertinent d’avoir l’expérience d’adaptation d’une personne étudiant aux cycles supérieurs afin de se faire une image, ou ne serait-ce qu’une idée, de ce que représente une première année de doctorat en psychologie R/I.
Je tenais à terminer en remerciant Myriam d’avoir accepté cette entrevue et de m’avoir accordé du temps. Son partage d’expérience va, sans aucun doute, être très utile pour beaucoup de membres de la communauté étudiante en psychologie.
Texte révisé par Dylan Sutterlin-Guindon
Référence :
MahmoudAI. (2020, 14 septembre). Femme avec diplôme [image en ligne]. Pixabay.
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