Parle-nous un peu de toi. Quel est ton parcours universitaire ? Quelles ont été tes implications dans la vie étudiante ?
Je suis en 2e année du baccalauréat en psychologie et mon poste dans l’association est pas mal ma première implication dans la vie étudiante. J’ai participé à quelques comités lorsque j’étais au cégep, mais rien de plus. Mon saut dans l’association était complètement nouveau pour moi.
Pourquoi as-tu décidé de t’impliquer ?
On était en plein cœur de la pandémie avec les cours en ligne et j’avais l’impression que j’avais besoin de faire plus pour la communauté étudiante, mais je ne savais pas vraiment par où commencer. J’ai décidé de me lancer dans le poste de déléguée aux affaires externes puisque j’ai toujours eu un intérêt pour les enjeux sociopolitiques. Je me suis dit que m’impliquer au sein de l’association étudiante pouvait satisfaire ce craving d’agir.
Qu’est-ce que t’impliquer dans la vie étudiante t’a apporté ?
J’ai pu remarquer que j’ai pris énormément confiance en moi durant la dernière année où je me suis impliqué. En débutant, je croyais ne pas être assez bonne pour le poste ou je pensais que j’allais échouer dans mon rôle, mais finalement j’ai acquis un énorme sentiment de compétence et j’ai beaucoup grandi à travers les épreuves que mon poste dans l’association m’a fait traverser.
De quoi es-tu la plus fière en rapport avec ton implication ?
Tout le travail en rapport aux dossiers environnementaux me rend très fière. J’ai toujours eu un intérêt envers les causes environnementales et dès le début de mon mandat j’ai pu continuer et débuter un travail en rapport à la transition écologique à l’Université de Montréal, notamment par l’implication dans la campagne de désinvestissement des énergies fossiles de l’UdeM ainsi que par la campagne du Front Étudiant d’Action Climatique (FÉDAC).
Que représente pour toi le regroupement dans lequel tu t’impliques ?
L’AGÉÉPUM est selon moi la base de la vie étudiante au bac en psycho à l’UdeM, sans l’association étudiante, nos années d’études dans le programme seraient beaucoup moins agréables et ne donneraient pas envie de poursuivre des études dans le programme. C’est comme une famille qui est prête à accueillir n’importe qui qui le désir.
As-tu fait face à des défis durant ton implication parce que tu es une femme/ personne non-binaire ?
En considérant que l’AGÉÉPUM est une association très accueillante et majoritairement formée de femmes, je me considère très privilégiée de ne pas avoir vécu de défis reliés à mon identité de genre. Toutefois, le monde sociopolitique des externes est majoritairement construit d’hommes et c’était très intimidant au début.
Quels aspects de la vie étudiante devraient être remaniés de manière à mieux représenter la communauté des femmes/personnes non-binaires selon toi ? Cela peut être par rapport aux comités, aux cours, aux événements étudiants, aux documents universitaires…
Les cours devraient définitivement inclurent plus de femmes/personnes non-binaires, notamment dans les lectures, mais aussi dans l’historique et le développement de la discipline de la psychologie. Je crois aussi que l’écriture inclusive devrait être utilisée le plus possible autant dans les cours que dans les documents universitaires.
Pour faire cette entrevue, une personne a dû proposer ta candidature. Comment te sens-tu par rapport à ça?
Cela me rend heureuse et ça me rassure de voir que tous les efforts et le temps que je mets dans mon implication ne passent pas inaperçus et que certaines personnes sont reconnaissantes de ce que je fais dans l’association.
Que dirais-tu à une femme/ une personne non-binaire qui hésite à s’engager ?
Qu’il y a tout un regroupement de femmes/ personnes non-binaires qui sont présentes pour te soutenir à travers ton implication. Cela te permet de développer tout plein de compétences et de prendre confiance en soi. Aussi, tu auras la chance de rencontrer un regroupement de personnes extraordinaires et inspirantes.
Que signifie être une femme/ personne non-binaire pour toi ?
Cela signifie être une personne forte et indépendante, qui sera toujours entourée de toute une communauté de femmes/personnes non-binaires hyper inspirantes.
Quels enjeux dans la vie de tous les jours as-tu rencontrés car tu es une femme/ personne non-binaire ?
Probablement le manque de prise au sérieux. Sur certains sujets, sur la politique par exemple, plusieurs personnes peuvent avoir de la difficulté à te prendre au sérieux, simplement à cause de l’identité de genre. Ça peut être frustrant à la longue.
Qui t’inspire le plus dans le monde des femmes/personnes non-binaires ? Cela peut être une personne que tu connais, une personnalité connue, un personnage de livre, de film, de théâtre…
Ça peut être cliché, mais ma mère est probablement la femme qui m’inspire le plus. Elle est passée à travers tout plein d’épreuves et en est toujours ressortie plus forte sans jamais laisser de côté ses valeurs. Elle m’a transmis l’idée que rien n’est impossible à accomplir, même en tant que femme.
Photo prise par Rémy El-Nemr