Parle-nous un peu de toi. Quel est ton parcours universitaire ? Quelles ont été tes implications dans la vie étudiante ?
Je suis à ma première année d’université. J’ai fait cette première année au baccalauréat en psychologie, mais j’ai fait ma demande pour changer en enseignement du français au secondaire. Je suis bénévole dans le comité féministe depuis novembre.
Pourquoi as-tu décidé de t’impliquer ?
J’ai décidé de m’impliquer dans ce comité car j’ai toujours été quelqu’un qui voulait défendre les droits des femmes, surtout depuis les dernières années où je prends plus conscience des différents enjeux entourant le féminisme. J’ai aussi eu envie de m’impliquer car j’ai toujours été impliquée dans la vie étudiante de mon école, tant au secondaire qu’au cégep et j’aimais l’aspect de pouvoir faire une continuation encore à l’université.
Qu’est-ce que t’impliquer dans la vie étudiante t’a apporté ?
M’impliquer dans la vie étudiante m’a permis d’apprendre encore plus de connaissances sur le féminisme, sur les différentes inégalités et les enjeux des différentes minorités. Cela m’a aussi permis de faire d’incroyables rencontres qui ont mené à des échanges enrichissants en plus de me donner un « safe space » afin d’échanger librement sur ma réalité au quotidien en tant que femme.
De quoi es-tu la plus fière en rapport avec ton implication ?
Je dirais que ma plus grande réalisation et ce qui me rend le plus fière est le podcast que j’ai réalisé avec Victoria Vieira sur l’estime de soi. C’était une expérience que j’avais toujours voulu faire, enregistrer dans un studio, et ce comité m’a donné cette chance. Je suis extrêmement fière du produit fini, j’ai eu de super bon retour sur le podcast et ça m’a fait découvrir une autre sphère de moi-même.
Que représente pour toi le regroupement dans lequel tu t’impliques ?
Le comité féministe représente pour moi un « safe space » comme mentionné précédemment, ou il m’est possible d’échanger librement sans avoir peur du jugement, en plus d’être comprise par les autres membres du comité. J’ai trouvé des ami.e.s dans ce comité et j’en suis ravie.
As-tu fait face à des défis durant ton implication parce que tu es une femme/ personne non-binaire ?
Je dirais que le « défi » que j’ai eu, et ce n’est pas vraiment un défi mais plus un commentaire désagréable, fut de me faire dire que ce que je faisais était « dangereux », que ce genre de féminisme était trop extrême, etc. Sinon, je suis très bien entourée et personne ne m’a mis.e de barrière quant à mon implication.
Quels aspects de la vie étudiante devraient être remaniés de manière à mieux représenter la communauté des femmes/personnes non-binaires selon toi ? Cela peut être par rapport aux comités, aux cours, aux événements étudiants, aux documents universitaires…
Je crois qu’il devrait y avoir définitivement plus de promotion du comité féministe et autres comités qui vise à aider les minorités. Expandre la population touchée aiderait grandement à contrer les injustices que les femmes/personnes non-binaire vivent. Pousser à ce que l’écriture inclusive soit permise dans tous les cours et que les profs commencent à l’utiliser pourrait grandement aider à la cause aussi.
Pour faire cette entrevue, une personne a dû proposer ta candidature. Comment te sens-tu par rapport à ça?
Je me sens bien et je trouve cela valorisant que quelqu’un.e reconnaisse ce que j’ai fait (même si ce n’était aucunement mon but en entrant dans le comité féministe). Ça me donne l’impression que ce que je fais depuis novembre n’était pas pour rien et que si j’ai pu aider quelqu’un.e avec mon implication, j’en suis plus qu’heureuse.
Que dirais-tu à une femme/ une personne non-binaire qui hésite à s’engager ?
Je lui mentionne à quel point les enjeux actuels sont importants et que s’impliquer peut nous aider à mieux les comprendre, mais aussi à notre entourage puisque l’on peut leur partager nos connaissances et leur faire réaliser ces différents enjeux.
Que signifie être une femme/ personne non-binaire pour toi ?
Cela signifie que nous sommes des personnes fortes, qui ne l’ont pas toujours facile, mais que malgré les différents défis/barrières que l’on peut vivre simplement à cause de notre genre, nous sommes incroyables et nous sommes capables de passer par-dessus toutes ces difficultés. Être femme/personne non-binaire est une fierté et l’on se doit de l’exprimer.
Quels enjeux dans la vie de tous les jours as-tu rencontrés car tu es une femme/ personne non-binaire ?
J’ai rarement vécu de sexisme à proprement parler. J’ai plutôt vécu des choses comme du harcèlement de rue, des personnes s’identifiant comme homme très insistant parce que j’étais une femme « de leur goût ». Le fait que j’ai toujours été un peu plus « masculine » et que même enfant plusieurs adultes m’ont fait des commentaires sur le sujet me traitant à maintes reprises de « tomboy », de garçon manqué car je ne convenais pas au standard d’une jeune fille.
Qui t’inspire le plus dans le monde des femmes/personnes non-binaires ? Cela peut être une personne que tu connais, une personnalité connue, un personnage de livre, de film, de théâtre…
Une personne qui m’inspire énormément à m’accepter comme je suis et qui me fait du bien est Safia Nolin. Je trouve que c’est une personne incroyable et que malgré l’opinion public assez négative d’elle, elle continue de vivre à sa façon et de dénoncer les abus qu’elle vit. C’est une inspiration pour moi, mais aussi plusieurs autres et je trouve qu’elle gagne réellement à être connue.
Photo prise par Rémy El-Nemr