À travers les années, de nombreuses recherches sur les cellules souches ont su démontrer leurs bienfaits ainsi que leurs apports dans le milieu scientifique. En effet, ces dernières se sont montrées très utiles dans le traitement des maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer et le Parkinson. Toutefois, avant de monter sur nos grands chevaux, commençons d’abord par dresser le portrait de ces glorieuses cellules souches.
Définition des cellules souches
Tout d’abord, les cellules souches correspondent aux cellules appelées « mères », c’est-à-dire celles qui sont à la base de toutes autres cellules. Elles prennent naissance dans la moelle osseuse par l’entremise du processus de division cellulaire asymétrique (deux cellules filles non-identiques) et sont véhiculées dans le corps par le biais de la circulation sanguine (Héma-Québec, s.d). Ainsi, il existe différents sites dans le corps humain regroupant leurs propres cellules souches spécifiques, mais les chercheur.euse.s estiment que ces dernières ont une capacité limitée à se différencier en d’autres tissus que leurs tissus d’appartenance (Drapeau, 2010, p. 31). De plus, les études ont récemment établi que les cellules souches provenant de la moelle osseuse sont celles ayant le plus grand pouvoir de différenciation, pouvant dès lors se transformer en n’importe quelles autres cellules spécifiques. Pour continuer, il existe 3 types de cellules souches, soit les cellules souches embryonnaires (CSE), les cellules souches adultes (CSA) et les cellules germinales. Les CSE proviennent des embryons, les CSA proviennent directement de la moelle osseuse alors que les cellules germinales proviennent des testicules, mais sont rarement utilisées en recherche (Santé Canada, 2006).
La contribution à la science
Après vous avoir étourdi avec ce torrent de nouvelles informations, ma foi fortes intéressantes, parlons désormais de la contribution des cellules souches à la science. Effectivement, l’énorme potentiel de ces cellules offre un avenir prometteur au domaine de la médecine. Ceci dit, d’un point de vue historique, l’étude des cellules souches a permis un approfondissement de la compréhension en ce qui a trait à l’origine de certaines maladies et conditions. Par le biais du phénomène de différenciation, les chercheur.euse.s ont été en mesure d’observer comment les cellules souches de la moelle osseuse se transforment en cellules osseuses, nerveuses et même en cellules formant le tissu des muscles du cœur. D’ailleurs, la recherche a mis en lumière les avantages d’injecter des cellules souches adultes dans le cœur d’un.e patient.e soumis.e à une opération à cœur ouvert afin d’accélérer la réhabilitation ainsi que la guérison de ce.tte dernier.ère (Drapeau, 2010, p. 33). D’un autre côté, l’étude des cellules souches a ouvert la voie à des méthodes de prévention de la sécurité et de qualité de nouveaux médicaments, en permettant aux chercheur.euse.s de tester ceux-ci sur des cellules souches spécifiques avant de les rendre accessibles au grand public (Mayo Clinic, 2019). Finalement, les cellules souches se sont montrées extrêmement efficaces dans le traitement de maladies dégénératives, comme la sclérose en plaques amyotrophique, le Parkinson et l’Alzheimer par le biais de différentes techniques utilisées en médecine régénératrice (Mayo Clinic, 2019).
Les enjeux éthiques
Enfin, on ne peut pas mettre les cellules souches sur un piédestal sans pour autant avoir fait un détour vers les problématiques que leur utilisation engendre. En effet, il existe différents moyens permettant d’avoir accès à ce type de cellules, que ce soit dans le but de soigner ou encore simplement à des fins scientifiques. D’abord, il existe au Canada une banque de donneur.euse.s de cellules souches par l’entremise de laquelle les individu.e.s peuvent procéder à un prélèvement sanguin par une technique appelée « aphérèse », ou encore par prélèvement dans la moelle osseuse grâce à une intervention chirurgicale (Société canadienne du sang, s.d). Un autre moyen d’obtenir des cellules souches est de les produire en laboratoire. En effet, la culture de cellules souches est très populaire, mais pas sans critiques. Il a été prouvé que les cellules souches embryonnaires étaient beaucoup plus efficaces que les cellules souches adultes dans le traitement des maladies, notamment grâce à leur immense versatilité (Mayo Clinic, 2019). Toutefois, la production de ce type de cellules souches implique la dénaturation totale de l’embryon, ce qui crée plusieurs tensions éthiques. De plus, les cellules souches peuvent causer une réaction auto-immune ou encore engendrer le développement d’un tératome (Sugaya et Vaidya, 2018). Enfin, l’implantation de cellules souches peut mener à des problèmes en matière de sécurité, notamment dû à leur nature pluripotente. En effet, celle-ci leur confère une énorme plasticité pouvant générer des centaines de différents types de cellules, ce qui, par le fait même, les rend beaucoup plus difficiles à contrôler après l’implantation (Volarevic et al., 2018).
Texte révisé par Janick Carmel
Références:
Drapeau, C. (2010). Le pouvoir insoupçonné des cellules souches. Les éditions de l’homme.
Héma-Québec. (s.d). Cellules souches. https://www.hema-quebec.qc.ca/cellules-souches/savoir-plus/cellules-souches.fr.html
Mayo Clinic. (2019, 08 juin). Stem cells: What they are and what they do. https://www.mayoclinic.org/tests-procedures/bone-marrow-transplant/in-depth/stem-cells/art-20048117
PublicDomainPictures (2013, 19 juillet). Bactéries maladie virus [image en ligne]. Pixabay. https://pixabay.com/fr/illustrations/bactéries-maladie-virus-infection-163711/
Santé Canada. (2006, 27 février). Cellules souches. Gouvernement du Canada. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/science-recherche/technologie-emergente/biotechnologie/sujet-biotechnologie/cellules-souches-biotechnologie-science-recherche.html
Société canadienne du sang. (s.d). Processus du don de cellules souches. https://www.blood.ca/fr/cellules-souches-pour-la-vie/don-de-cellules-souches/processus-du-don-de-cellules
Sugaya, K. et Vaidya, M. (2018). Stem cell therapies for neurogenerative diseases. PubMed, 1056. https://doi.org/10.1007/978-3-319-74470-4_5
Volarevic V., Markovic B. S., Gazdic M., Volarevic A., Jovicic N., Arsenijevic N., Armstrong L., Djonov V., Lako M. et Stojkovic M. (2018). Ethical and safety issues of stem cell-based therapy. PubMed, 15(1), 36-45. https://doi.org/10.7150/ijms.21666