- Parle-nous un peu de toi. Quel est ton parcours universitaire ? Quelles ont été tes implications dans la vie étudiante ?
Je m’appelle Maya et je suis étudiante à ma troisième année du baccalauréat en neuroscience cognitive. J’ai entendu parler de l’association étudiante dès ma première année à l’université, et ça m’a immédiatement interpellée ! Je me suis donc rapprochée de la vie associative en participant à plusieurs événements et j’ai finalement été élue au sein de l’AGÉÉPUM en novembre 2021 comme déléguée aux affaires internes. Puis, en mai 2022, je suis devenue vice-présidente de l’association, qui est le poste que j’occupe depuis 1 an.
- Pourquoi as-tu décidé de t’impliquer ?
Tout simplement pour rencontrer des gens ! Je suis quelqu’un d’assez gênée quand vient le temps de rencontrer des nouvelles personnes dans un environnement que je ne connais pas et, lorsque je suis rentrée à l’université, tout était en ligne avec la pandémie. Puis, même avec le retour en présentiel à l’automne 2021, je trouvais cela très intimidant de connecter avec les autres étudiant.e.s alors que tous mes cours étaient dans de grandes classes et que je ne connaissais personne. Ainsi, l’association me paraissait comme une solution parfaite pour me faire des ami.e.s, ce qui a effectivement été le cas !
Après 6 mois d’implication, je me suis rendu compte qu’en plus d’avoir connu plein de personnes exceptionnelles, je m’étais découvert une véritable passion pour l’implication étudiante. C’est ce qui m’a alors motivée à pousser mon implication plus loin et à me présenter comme vice-présidente pour le mandat 2022-2023.
- Comment arrives-tu à trouver un équilibre entre ton implication dans la vie étudiante, les exigences de ton parcours académique et ta vie sociale ?
C’est un défi de tous les jours, car je suis extrêmement occupée : j’ai 4 cours, 2 emplois, je garde toujours du temps pour voir mes ami.e.s et je suis impliquée dans l’association étudiante. Je dirais que le plus important est de s’écouter et de savoir reconnaître ses limites, tout en communiquant bien avec les autres. Par exemple, lors de mes mi- et fin de session, les tâches associatives ne sont plus ma priorité et il m’arrive de prendre plus de retard à ce niveau-là, mais je m’assure de toujours avertir mes collègues pour ne pas que ça les impacte. Malgré tout, je suis très organisée et j’ai toujours été quelqu’un qui aime beaucoup remplir son horaire et qui performe bien sous la pression (je suis la personne qui procrastine le plus que je connaisse), donc ça n’a pas trop été un enjeu pour moi !
- Qu’est-ce que t’impliquer dans la vie étudiante t’a apporté (expériences vécues, compétences, etc.) ?
Énormément de choses ! Premièrement, j’ai rencontré des personnes incroyables et j’ai créé des liens extrêmement significatifs, dont des amitiés qui vont me rester bien longtemps après mon baccalauréat. Je ne connaissais personne à l’université au début de mon bac : maintenant, quand j’arrive au pavillon Marie-Victorin, j’ai un fort sentiment d’appartenance parce que je sais que je vais croiser au moins une personne que je connais, que ce soit au café étudiant ou au local associatif. J’ai également appris beaucoup sur moi-même : j’ai appris à déléguer des tâches, à ne pas être aussi perfectionniste, à travailler en équipe et à gérer des situations où je ne dois pas parler en mon nom personnel, mais au nom de toustes les étudiant.e.s que l’AGÉÉPUM représente. J’ai aussi pris davantage confiance en moi, et je travaille peu à peu à éliminer ce syndrome de l’imposteur que je ressens souvent quand je réussis quelque chose.
- As-tu fait face à des défis durant ton implication parce que tu es une femme/personne non-binaire ?
Je pense avoir la chance de pouvoir répondre non à cette question. La communauté étudiante de psycho-neuro compte une majorité de femmes, et c’est également le cas du bureau exécutif de l’AGÉÉPUM. J’ai également des ami.e.s en or qui m’ont toujours soutenue et comprise, donc je dirais que je ne me suis jamais sentie traitée différemment à cause de mon genre.
- Quels aspects de la vie étudiante devraient être remaniés de manière à mieux représenter la communauté des femmes/personnes non-binaires selon toi? Cela peut être par rapport aux comités, aux cours, aux événements étudiants, aux documents universitaires…
Les personnages historiques vus dans les cours de psychologie sont souvent des hommes, et il serait pertinent de diversifier le cursus pour inclure davantage de femmes. L’écriture épicène et inclusive pourrait également être intégrée dans la matière abordée en classe.
- Pour faire cette entrevue, une personne a dû proposer ta candidature. Comment te sens-tu par rapport à ça ?
Je suis extrêmement reconnaissante de savoir que mon travail et mon implication aient pu être reconnus ! Le travail qu’on fait dans l’association en tant qu’exécutant.e.s passe souvent sous silence et ce n’est pas tous les jours qu’on prend le temps de nous remercier, donc ça fait vraiment chaud au cœur. Merci !
- Que dirais-tu à une femme/personne non-binaire qui hésite à s’engager ?
Fais-le ! Si tu es comme moi, ton seul obstacle est toi-même, donc fais-toi confiance. L’implication étudiante m’a apporté tellement de belles choses que le stress et le manque de confiance que j’ai pu ressentir au début me semblent aujourd’hui bien loin. Tu auras peut-être l’impression que tu n’as pas les compétences pour t’impliquer ou que tu n’es « pas assez bonne », mais sache que le simple fait de vouloir t’impliquer est une compétence suffisante pour faire une différence dans ta communauté étudiante !
- Que signifie être une femme/personne non-binaire pour toi ?
Être une femme, c’est être sensible, à l’écoute et proche de ses émotions, mais c’est aussi savoir parler fort, être indépendante et ne s’écouter que soi. Être une femme, c’est savoir que tu auras toujours une communauté d’autres femmes autour de toi pour s’entraider, s’écouter et avoir des moments de fou rires. Être une femme, c’est être fière de l’être 😊
- Qui t’inspire le plus dans le monde des femmes/personnes non-binaires? Cela peut être une personne que tu connais, une personnalité connue, un personnage de livre, de film, de théâtre…
Les femmes qui m’inspirent le plus dans la vie de tous les jours sont des amies proches de moi qui ont vécu des expériences de vie très difficiles, qui les ont traversées avec une force impressionnante et qui en sont sorties la tête haute. Je dois également mentionner toutes les femmes du bureau exécutif de l’AGÉÉPUM qui font avancer la cause étudiante avec des projets toujours plus créatifs, originaux, inclusifs et rassembleurs : Charlie, Audrey, Georgiana, Alexanne, Léa, Katherine, Amélie, Marie-Pier, Emmanuelle, Stacey, Florence, Mina et Élise.
Photo prise par Rémy El-Nemr