Ils avaient soif.

Soif de vivre sur une terre qui n’était pas contrôlée par un dictateur.

Soif d’avoir l’opportunité d’offrir un avenir prospère à leurs enfants.

Soif de liberté.

Alors ils décidèrent de quitter.

Quitter leur terre qu’ils appelaient maison, à la recherche d’une vie meilleure.

Le 22 mai 1964.

Ils ont séparé l’océan en deux n’ayant en main que leur courage pour s’installer ici, laissant derrière eux les souvenirs de leur pays perdu.

Les années passaient et leur pays natal devenait un mirage lointain, revenant à leur mémoire occasionnellement grâce à la nourriture trouvée dans la section internationale des épiceries.

Par suite il eut moi, né à l’intérieur d’un ouragan d’incertitudes identitaires que je ne peux tenter d’expliquer même aujourd’hui ; prise à quelque part entre les histoires de mes parents de leurs anciennes vies et la réalité vécue ici.

Et à un certain point cette soif qui saisit mes parents m’enveloppa aussi.

Une soif de renouer avec mes origines, en me rendant pour la première fois à ce pays auquel j’ai rêvé pendant si longtemps. À mon pays.

Je rencontrerai des membres de ma famille que je n’aurais connu autrement. 

Je connecterai avec mes ancêtres, qui me rappelleront les sacrifices qu’ils ont fait pour me permettre de vivre une vie rêvée par tant de générations précédentes.

J’irai à l’ancienne maison de mes parents, avec une fierté sur mes épaules, étant la preuve qu’ils ont réussi à obtenir ce qu’ils cherchaient si désespérément en quittant leur terre il y a tant d’années.

La liberté.

À tous ceux qui ne se sentent pas à la maison

Révisé par Mégane Therrien

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