Introduction
Au Québec, plusieurs services dans le domaine de la santé s’offrent à la population québécoise, y compris la neuropsychologie, la psychologie, la sexologie et la psychoéducation pour n’en nommer que quelques-uns. Parmi ces différents services, on peut aussi retrouver l’art-thérapie, une pratique assez récente qui n’a cessé de prendre de l’importance durant ces trente dernières années. Comme le souligne Pierre Plante, président de l’Association des art-thérapeutes du Québec (AATQ), cette thérapie serait une solution efficace pour minimiser les souffrances humaines (Meloche, 2010). Sur ce point, nous verrons d’abord en quoi cette pratique artisanale pourrait être bénéfique sur les plans psychologiques, émotionnels et physiques. Ensuite, nous nous pencherons sur son gain de popularité dans notre monde actuel.
Les bienfaits psychologiques, émotionnels et physiques
Selon Hervé Platel, professeur enseignant la neuropsychologie à l’Université de Caen, et Fabrice Chardon, docteur en psychologie clinique et pathologique, l’art-thérapie serait un moyen efficace pour améliorer l’état physique, émotionnel et cognitif des individus ayant subi de graves séquelles psychologiques et/ou physiques (Platel et Chardon, 2018). L’art-thérapie se définit comme une « démarche d’accompagnement thérapeutique qui utilise les matériaux artistiques, le processus créatif, l’image et le dialogue, et vise l’expression de soi, la conscience de soi, et/ou le changement de la personne qui consulte » (Associations des Art-Thérapeutes du Québec [AATQ], 2020). En effet, la pratique artisanale présente plusieurs avantages. Elle permettrait à un individu de stimuler ses sensations personnelles et émotionnelles afin d’être en contact avec lui-même. Par conséquent, une simple séance permettrait aux individus de vivre dans l’instant présent, de relâcher des tensions émotionnelles et de diminuer leur niveau de stress. Ainsi, l’art-thérapie permettrait d’entrer en contact avec autrui (incluant ceux et celles qui font partie de cette thérapie), de partager ses œuvres et simultanément, de restaurer une certaine confiance en soi grâce à la réalisation de son œuvre d’art et à la satisfaction procurée par cet accomplissement. De plus, l’art-thérapie présente des bienfaits pour les adolescent.e.s souffrant d’obésité. Compte tenu du fait que cette tranche d’âge présente souvent un faible niveau estime de soi, ces ateliers permettraient aux participant.e.s de non seulement exprimer leurs émotions personnelles et profondes, mais aussi de prendre un certain recul (Platel et Chardon, 2018). D’ailleurs, cette thérapie permettrait aux individus ayant perdu certaines formes de motricité de se rétablir d’une telle perte. En effet, ces séances artisanales favoriseraient la stimulation de la motricité du corps afin qu’ils ou qu’elles puissent se réconcilier avec l’art thérapie ou valoriser les autres parties du corps n’ayant pas été affectées (Charline, 2019).
Une pratique qui se répand
L’art-thérapie est une pratique qui s’adresse à des personnes de tous âges souffrant de séquelles pathologiques en lien avec des abus, de la dépression, une mauvaise image corporelle, une dépendance, de l’anxiété, etc (AATQ, 2020). En outre, l’Afratapem (l’Association française de recherche et applications des techniques artistiques en pédagogie et médecine, aussi appelée l’École d’Art-thérapie de Tours), située en France, a réalisé une enquête en 2015 qui démontre comment cette pratique peut s’instaurer dans plusieurs domaines de la santé (Platel et Chardon, 2018). En effet, 92% des structures d’accueil en France, comme les hôpitaux, déclarent instaurer une telle sorte de thérapie (Platel et Chardon, 2018). Par ailleurs, l’art-thérapie ne cesse de gagner de la popularité au Québec. L’Université de Concordia ainsi que l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) offrent maintenant un programme de deuxième cycle en art-thérapie permettant à ces futur.e.s professionnel.le.s de mettre en pratique leurs études dans de grands hôpitaux, des CLSC, des organismes communautaires ou même dans des pratiques privées (Meloche, 2010).
Conclusion
L’art-thérapie est loin d’être une pratique aussi répandue que les autres services de santé, dont la psychologie. Cependant, elle n’en demeure pas moins une forme de thérapie qui promeut la santé mentale et physique de la population. Son approche artisanale favorise l’amélioration des sentiments et des émotions néfastes qui surviennent à la suite des traumatismes vécus et elle met en lumière l’acceptation et/ou l’adaptation lorsqu’en situation de difficultés motrices. En somme, parfois il suffit de simplement utiliser sa propre créativité afin de se retrouver et de guérir son esprit.
Révisé par Eddy Fortier
Références :
Association des Art-Thérapeutes du Québec. (2020). À propos de l’art-thérapie. Association de Art-Thérapeutes du Québec. https://aatq.org/lart-therapie/a-propos-de-lart-therapie/
Charline, D. (2019). L’art-thérapie. Santé sur le Net. https://www.sante-sur-le-net.com/sante-quotidien/therapies/art-therapie/art-therapie-bienfaits/
Meloche, L. (2010, 10 décembre). Art-thérapie : rencontre entre science et créativité. La Presse. https://www.lapresse.ca/vivre/societe/201012/10/01-4351144-art-therapie-rencontre-entre-science-et-creativite.php
Platel, H. et Chardon, F. (2018, 21 mars). Quand l’art répare le cerveau. Cerveau & Psycho. https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/therapie/quand-lart-repare-le-cerveau-13045.php
À lire
Apprendre à dompter la bête – Par Mégane Therrien
La sexualité chez les personnes atteintes de handicap – Par Clara El-Khantour