Le stress au travail et les stratégies de prévention – Par Sabrina Longato

Selon le Petit Robert, le travail se définit comme étant « une activité laborieuse professionnelle et rétribuée » (Rey et Rey-Debove, 2012, p. 2610). Essentiellement, le travail sert à répondre à des besoins humains fondamentaux. Cependant, depuis quelques décennies, le contenu et l’organisation du travail ont changé : « il y a beaucoup moins de travail physique et beaucoup plus d’exigences psychologiques » (Paquette, 2020a, p. 38). Cette transition peut ainsi jouer un rôle sur la santé mentale des travailleur.euse.s. Selon une étude réalisée par des chercheur.euse.s de l’Université Laval (Ocampo-Picard, 2017), parmi les 32 000 membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), environs 11 200 membres se sont absenté.e.s du travail pour des raisons psychologiques en 2016. Ainsi, plusieurs facteurs de stress liés au contexte professionnel génèrent un état de tension au milieu du travail (Paquette, 2020a). Tout d’abord, nous aborderons les cinq grandes catégories de facteurs de stress au travail, l’épuisement professionnel, puis nous parlerons de quelques mesures de prévention.

Les cinq grandes catégories de facteurs de stress au travail

La première catégorie regroupe les facteurs liés à la nature de la tâche. Les emplois de nature répétitive qui demandent une bonne vigilance, une bonne précision (par exemple, les dentistes) et qui ont une haute charge de travail accroissent le niveau de stress. On retrouve dans la deuxième catégorie les facteurs liés à l’organisation du travail. Elle inclut un manque de contrôle sur la répartition et sur la planification des tâches, un horaire de travail mal adapté au rythme biologique (par exemple, devoir travailler la nuit), une instabilité des contrats de travail et une contradiction entre les exigences d’un poste de travail. La troisième catégorie fait référence aux facteurs psychosociaux. L’absence de reconnaissance au travail, le manque de soutien et d’aide de la part des collègues et les relations tendues entre les collègues nuisent à l’efficacité des individus. La quatrième catégorie met en lumière les facteurs environnementaux. Elle inclut les nuisances physiques au travail (par exemple, les bruits forts), ainsi que les conceptions erronées des postes ou même des lieux de travail (par exemple, le télétravail qui n’est pas un milieu de travail « naturel » en soi). Finalement, dans la cinquième et dernière catégorie, on retrouve les facteurs liés à l’environnement socio-économique de l’entreprise. Le fait de travailler dans des entreprises ayant des objectifs financiers élevés ou bien une mauvaise santé économique peut entraîner une incertitude quant à son avenir, ce qui contribue au niveau de stress des employé.e.s (Paquette, 2020a).

L’épuisement professionnel

En vue des cinq grandes catégories de stress au travail, plusieurs facteurs dont un horaire de travail mal adapté et le manque de reconnaissance au travail, peuvent nuire à l’efficacité des travailleur.euse.s et à l’atteinte des buts professionnels. En effet, si ces facteurs persistent dans le milieu du travail, il est possible que certain.e.s des employé.e.s développent à la longue un stress chronique, ce qui peut, par conséquent, aboutir à un épuisement professionnel. L’épuisement professionnel est « une conséquence négative du stress chronique au travail exprimée par un épuisement physique, psychologique et cognitif » (Paquette, 2020b, p. 6). Contrairement à ce que l’on peut penser, l’épuisement professionnel affecte les travailleur.euse.s les plus talentueux.euses. et les plus motivé.e.s (Paquette, 2020b, p. 8). Ceci n’est pas surprenant compte tenu du fait que nous vivons dans une société dominée par la compétition. Par conséquent, les individus touchés sont plus à risque de développer des symptômes de dépression, de ressentir un vide intérieur, d’avoir une très faible estime de soi ainsi que de développer un sentiment de culpabilité (Paquette, 2020b).

Les mesures de prévention

Bien qu’il n’existe pas de recette miracle pour éliminer le stress au travail dans sa totalité, il existe toutefois des moyens pour le gérer. Avant tout, il est important d’identifier les facteurs de stress dans son quotidien et d’être en mesure d’interpréter les messages qui proviennent de notre corps (par exemple la fatigue ou les douleurs musculaires). L’utilisation d’une grille d’auto-observation est un bon outil afin de nous tenir informé.e.s de nos symptômes physiques. Par ailleurs, il est crucial d’éviter la solitude et l’isolement lors des périodes qui sont davantage anxiogènes. Bien que l’isolement puisse nous apporter un certain soulagement, il n’est que temporaire et trouver le soutien d’un réseau social solide est nécessaire pour acquérir des encouragements et pour développer sa motivation. De plus, la pratique de l’activité physique est un bon moyen pour soulager les tensions vécues dans notre quotidien. Finalement, avoir la capacité de s’affirmer et d’affronter nos difficultés est essentiel dans la gestion du stress. Lorsque nous sommes en présence d’un obstacle, l’éviter ne changera malheureusement pas la situation, d’où l’importance de relever les défis rencontrés quotidiennement (Paquette, 2020a).

Certes, le stress connait des répercussions négatives sur l’individu. Cependant, comme l’a mentionné le pionnier des études sur le stress, Hans Seyle (Babelio, s. d.) : « le stress c’est la vie » (Paquette, 2020a, p. 8). Autrement dit, nous avons tous et toutes besoin du stress pour nous adapter à de nouvelles situations. Il suffit donc d’avoir un niveau de stress équilibré ; ni trop haut, ni trop bas.

Révisé par Natasha Nasseri


Références

Babelio.(s. d.). Hans Selye. https://www.babelio.com/auteur/Hans-Selye/217737

Ocampo-Picard, R. (2017, 22 janvier). Détresse psychologique répandue chez les travailleurs de la santé. La Presse. https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201701/22/01-5061948-detresse-psychologique-repandue-chez-les-travailleurs-de-la-sante.php

Paquette, M. (2020a, 2 novembre). PSY2048 : notes du cours 5 [notes de cours]. StudiUM. https://studium.umontreal.ca/

Paquette, M. (2020b, 9 novembre). PSY2048 : notes du cours 6 [notes de cours]. StudiUM. https://studium.umontreal.ca/

Robert, P. (2012). Travail. Dans A. Rey et J. Rey-Debove (dir.), Le Petit Robert (p. 2610). Le Robert.

tadamichi. (2018). Silhouette of troubled person head [image en ligne]. iStock. https://www.istockphoto.com/photo/silhouette-of-troubled-person-head-gm1064027420-284478103


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