Les propos rapportés dans cet article ont été féminisés afin d’être plus inclusifs
La protection de l’environnement, tout comme la santé mentale, est un sujet au cœur des intérêts de chacan. J’ai eu l’opportunité d’avoir un entretien avec Clara Chombart, membre de l’antenne française de l’organisation internationale World Saving Hustle (WSH), afin de mettre en lumière l’importance du bien-être des êtres humains dans la protection de l’environnement.
Clara El Khantour (C.EK) : Peux-tu présenter l’organisation World Saving Hustle et les valeurs que vous cherchez à défendre ?
Clara Chombart (C.C) : World Saving Hustle est une organisation internationale qui est basée en Norvège. C’est une organisation à but non lucratif. Mon équipe et moi, nous nous occupons de l’antenne française et francophone. Les trois piliers principaux sont : la lutte pour les droits des animaux, pour les droits des êtres humains et pour la protection de l’environnement.
C.EK : Puisque ce sont les valeurs défendues par l’organisation, dans quelles mesures la défense de la planète, des animaux et des droits des êtres humains sont relié.e.s ?
C.C : En fait, l’objectif, dans le titre, c’est littéralement de « sauver le monde ». En tout cas, c’est d’essayer de faire quelque chose pour sauver le monde. Il y a ces trois aspects, parce que l’environnement, maintenant, nous savons que c’est important. Il y a aussi l’aspect éthique au niveau des animaux, car c’est une valeur assez importante pour l’organisation. Puis, nous voulons protéger les droits des êtres humains partout dans le monde, quels que soient leur genre, leur culture, leur religion, leur orientation sexuelle, etc. Bref, quelles que soient les caractéristiques de la personne, car, d’après nous, c’est ce qu’il faut faire. En fait, nous nous sommes rendu compte que pour les animaux, c’est la même chose. Pourquoi seraient-ils inférieurs à nous ? Pourquoi pourrait-on profiter de leur viande, de leurs services ? D’un autre côté, pourquoi protégerait-on les animaux, mais que l’exploitation dans des conditions inhumaines d’un.e petit.e enfant travaillant dans une usine, par exemple, ne nous nous dérangerait pas ? En fait, c’est un ensemble, c’est la défense des droits des êtres vivants dans leur globalité.
C.EK : Quelles sont les actions que vous mettez en place pour promouvoir la protection de l’environnement ainsi que le bien-être des êtres humains ?
C.C : À la base, nous sommes principalement actif.ve.s sur les réseaux sociaux. L’organisation internationale, qui est donc surtout en Norvège, organise des actions. Par exemple, il y a le vendredi pour le climat, mais aussi des nettoyages (clean up), c’est-à-dire des rassemblements de personnes qui vont aller nettoyer une zone ou une friche. Il y a aussi des manifestations pour des cas particuliers, par exemple lorsqu’une entreprise a pollué de manière excessive, nous allons faire dix minutes de manifestation. Sinon, il y a bien sûr les comptes Instagram (https://www.instagram.com/wshfrance/) et Facebook (https://www.facebook.com/worldsavinghustle). Nous, l’antenne francophone, nous sommes surtout sur Instagram et sur Facebook et nous avons quelques nettoyages qui sont organisés en France.
C.EK : À quel point est-il important pour les activistes de prendre soin de leur santé mentale, ou de manière plus générale, de prendre soin de soi tout en défendant la planète ?
C.C : Nous avons pris conscience que la santé mentale des activistes, c’était très important parce que, même nous, en tant que bénévoles sur les réseaux sociaux, c’est difficile quand nous devons produire des publications sur l’environnement. Chaque fois, nous devons lire des articles sur les désastres climatiques, sur ce qui se passe dans le monde et sur les atrocités envers les êtres humains et les animaux. Nous avons réalisé que ça pèse sur le mental, et que, pour faire le bien autour de soi, il faut déjà être bien avec soi-même. C’est pour cela que nous avons quand même un aspect assez « prendre soin de soi » (self-care)sur nos réseaux sociaux pour les activistes, mais aussi, pour tout le monde, car c’est important de toujours être en accord avec ses valeurs, de ne pas se laisser submerger et de pouvoir faire le vide un moment donné.
Il est important de réussir à ne pas penser à ça tout le temps, parce que c’est facile de vite tomber dans l’éco-anxiété, c’est-à-dire l’anxiété qui naît par rapport à toute l’actualité sur le changement climatique et les catastrophes environnementales. Nous avons quand même cette impression que c’est la fin du monde. Souvent, ce sont des activistes qui sont touché.e.s par ce phénomène. Nous essayons de faire changer les choses, mais nous voyons que ça n’avance pas, les chiffres ne reculent pas et donc, cela peut provoquer l’éco-anxiété.
Retour sur l’entrevue
La santé mentale et le bien-être des êtres humains sont donc essentiel.le.s pour agir activement dans la protection de l’environnement. Prendre soin de soi, afin d’éviter l’éco-anxiété, est un aspect qui est primordial pour être efficace dans la lutte pour l’environnement, pour les droits des animaux et ceux des êtres humains. Les membres de l’organisation WSH, à la fois celles et ceux du pôle international et de l’antenne française, cherchent à mettre en place des actions concrètes et font régulièrement des publications sur les réseaux sociaux à propos de l’actualité sur l’environnement, sur les droits des êtres humains et des animaux, et proposent également des astuces de vie pour améliorer le bien-être de tou.te.s.
Prendre soin de sa santé mentale, même face à des combats aussi intenses, est donc essentiel pour faire avancer concrètement les choses, tout en préservant sa santé mentale.
Révisé par Alexia Leblanc
Référence :
LeoSch. (2019, 27 septembre). [Manifestation pour le climat] [image en ligne]. Pixabay. https://pixabay.com/fr/photos/protection-de-l-environnement-4605883/
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