En maternelle, j’ai appris le nom des saisons
En primaire, j’ai appris la conjugaison
En secondaire, j’ai appris que tout n’était qu’illusion
« C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons »[1]
Assise dans la clairière, ces vers résonnent comme une prière
Les mots de Rimbaud vivant au rythme des moissons
Telle est la Terre que j’ai imaginée
Telle est la Terre où nos aïeux sont né·e·s
Telle est la Terre que je souhaite léguer
Un petit brin de vent,
Un air iodé,
De l’écume à mes pieds,
Nous ne pouvons plus vivre comme avant
C’est une planète limpide que les pieds de nos ancêtres ont foulée
C’est sur une planète obstruée et polluée que nous mourons
Un air infecté de poison
Est ce que nous avons respiré
C’est dans une misère que nos poupons naîtront
Si ne nous ne changeons pas la façon dont nous consommons
Nous ne sommes pas les propriétaires de cette si belle Terre
Nous en sommes ses arrogant·e·s locataires
Des éléphants pour l’ivoire, j’ai perdu tout espoir
Des ours amaigris, mon cœur est meurtri
Des singes décimés, mon esprit est lassé
Des orques enfermées, je ne peux que pleurer
Des monarques sans abris, ma conscience en pâtit
Mais dans la nuit si noire, en une lueur d’espoir il faut croire…
Révisé par Hamza Zarglayoun
[1] (Rimbaud, 1973, p. 53)
Références
McCallin, G. (2020, 26 avril). Bluebells flourish in the sunshine in this beautiful wood in the Chess Valley [image en ligne]. Unsplash. https://unsplash.com/photos/DhkO9wC97os
Rimbaud, A. (1973). Poésies – une saison en enfer – illuminations. Gallimard.
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