C’est bientôt la Saint-Valentin.
FREEZE
((Mise en garde);
(Je prépare le terrain en parlant de la Saint-Valentin,
(C’est comme au secondaire (ou cégep ?) quand on nous dit de parler du sujet du large au spécifique.)
mais même si tu n’as pas envie de lire un texte sur l’amour, reste avec moi ! Ce n’est pas un texte à proprement parler sur ça.)
(Il y a un certain abus de parenthèses en ce début de texte, je trouvais l’effet stylistique intéressant, de l’art-texte hors contexte, c’est d’ailleurs la seule fois du texte aussi.)
Terminus).
DÉFREEZE
La Saint-Valentin. Cette fête peut être perçue de bien des façons par les individus. Certaines personnes la considéreront comme une fête tout simplement commerciale, certains comme une occasion spéciale de démontrer son amour à l’être chéri, d’autres la verront comme une rébellion (après tout, pourquoi avoir besoin d’une fête pour être un amoureux champion ?). Il y a les célibataires heureux et affirmés, les loups solitaires autoproclamés et le solitaire tout court, par défaut quoi.
Bref, peu importe les sentiments de haine, d’amour ou d’indifférence face à cette fête, le constat, c’est que l’on va tous devoir passer au travers. C’est 24 heures. Techniquement 16 heures si l’on enlève les heures de sommeil, les couples dormiront peut-être moins.
De toute façon, j’ai envie de vous parler de bonté. Est-ce que ça vous convient ?
Je transforme l’amour par la bonté, je décrète que c’est beaucoup plus inclusif comme ça. L’amour c’est le club sélect des maudits chanceux touchés par Cupidon et sa bonne grâce. La bonté c’est accessible, et l’amour est plus incontrôlable, si on met les deux de façon imagée :
L’amour c’est une Four Loko, et la bonté c’est de la Palm Bay.
L’amour c’est le bar École Privée et la bonté c’est La P’tite Grenouille.
L’amour c’est le tour du monde que tu convoites et la bonté c’est le voyage à Cuba tout inclus.
Vous avez compris le principe. Mais ma foi que ça semble pessimiste tout ça ! Je reformule le tout ; l’amour c’est magnifique et je vous le souhaite à tous, si c’est ce que vous voulez bien sûr.
La beauté d’une chose n’enlève pas celle de l’autre. La bonté, bien que plus accessible, c’est aussi bien et beau que l’amour, c’est seulement différent. Tu as le choix d’être un humain bienveillant. L’amour, c’est moins en notre contrôle, du moins l’amour amoureux. Mais ne vous méprenez pas, je le prends n’importe quand ce voyage à Cuba !
Pour être sur la même longueur d’onde, allons regarder ce qu’est la bonté. Un des vieux dictionnaires de chez moi, avec la page couverture beige un brin défraîchie (Le Nouveau Petit Robert, version 1995) la bonté est définie comme suit : « Qualité morale qui porte à faire le bien, à être bon pour les autres. »
Si je vous souhaite une qualité, c’est bien la bonté.
Au cours de mes périples en métro pour me rendre à l’Université, j’ai récolté des anecdotes pour vous donner un peu d’espoir en la bonté des gens. Ce sont des perles de leçons de vie que j’ai reçues par des gens de toutes les cultures et de tous les âges. Lors de votre prochaine sortie dans les transports en commun, je vous invite à observer les gens, discrètement bien sûr. Levez les yeux de votre cell, bordel. Je suis certaine que vous découvrirez des pépites d’or de bienveillance, les petits yeux endormis du matin et la tête songeuse. Je note mentalement les beaux gestes dans un tiroir de ma mémoire, que je nomme à l’instant : Humanité restaurée, cœurs réparés.
Tiroir Humanité restaurée, cœurs réparés ouvre-toi !
Perle 1 : Pour être bienveillant, tu n’as pas besoin de faire grand-chose. Les petites choses banales sont bien aussi. Il y avait un jeune homme, autour de 18-20 ans je dirais. Il avait le regard épuisé et renfermé. Joueur de hockey, d’après le sac de sport qu’il trainait, il semblait sûr de lui et un peu taciturne. Je devinais avec sa démarche et sa sueur qu’il venait de s’entraîner ou bien qu’il revenait d’un match. Il avait l’air absorbé dans ses pensées et sa journée ne semblait pas avoir été la meilleure de la semaine. Ou peut-être bien qu’il avait juste hâte d’écouter Netflix, c’est possible aussi.
Le gars est assis à côté d’un monsieur et il écoute sa musique. Une dame plus âgée capte son attention de façon involontaire et le gars comprend que l’homme assis à côté de lui est le mari de la dame. Il se lève et il lui propose son siège. C’est comme si un soleil avait illuminé le visage du jeune homme tout d’un coup et, à la dame, il lui fait le plus beau des sourires. Pouf ! Le jeune homme taciturne est devenu un soleil sous mes yeux. Il lui souhaite une bonne journée chaleureusement et la dame très contente prend sa place.
Et voilà les camarades, c’est aussi simple, pas plus de punch que ça ! La bonté simple simple simple, mais belle belle belle.
Perle 2 : Un autre acte de bonté/bonheur adressé à soi-même maintenant. C’est un petit garçon autour de ses 8 ans qui en est à l’origine. Cette journée, il y avait beaucoup de monde. Faute de bancs, il était accoté à la porte et il tentait de garder son équilibre tant bien que mal. Il lisait un journal. Ce journal semblait si grand pour sa petite taille. Il lisait les yeux écarquillés et il souriait tout seul. Il partait à rire ; je me demandais ce qu’il y avait de si drôle ce matin-là dans le journal, j’aurais dû le prendre moi aussi. Il était mignon comme tout. Ce moment de sa journée semblait le mettre de très bonne humeur et j’ai trouvé ça fabuleux.
Perle 3 : Un couple de personnes âgées est assis. Ils se regardent avec de la tendresse toute douce. Ils se complimentent, ils regardent les autres usagers du métro et leur sourient à pleines dents, leur parlent. Leur fou rire est contagieux et les gens qui les observent aussi sourient en coin. Fatiguée d’un coup, la dame dépose délicatement sa tête sur l’épaule de son mari et lui prend la main. Ce couple a littéralement fait ma journée.
Parfois, c’est seulement un inconnu qui te sourit grandement et hoche la tête pour te souhaiter une bonne journée et ça aussi c’est précieux.
J’ai d’autres exemples de bonté en réserve, et pas seulement dans le métro, mais je vous invite à collectionner les vôtres. En plus d’être des collectionneurs de bonté, vous pouvez être des meneurs de bonté. Prendre les devants et mettre à coup de paillettes de la gentillesse. Ça fera beaucoup de joie si l’on met celle de tout le monde à contribution.
Ce qui est aussi spécial avec cette bonté selon moi, c’est que la bonté que tu fais pour les autres, c’est de la bonté envers toi-même. Je répète ce secret, juste au cas où tu aurais sauté une ligne en lisant : LA BONTÉ QUE TU FAIS POUR LES AUTRES, C’EST DE LA BONTÉ ENVERS TOI-MÊME ! C’est un peu égoïste comme façon de voir les choses, mais je préfère percevoir ça comme une situation gagnant-gagnant. C’est comme si tu achètes quelque chose à quelqu’un pour lui faire plaisir et qu’en plus ton argent te revient ! Un consommateur gentil, averti et économe.
Sergiu Baltatescu, qui est un sociologue de l’Université d’Oradea en Roumanie et qui a étudié le bonheur, soutient que « Nous sommes dépendants du bonheur des autres. L’altruisme est crucial pour notre bonheur. » (tiré du livre Happiness : Le grand livre du bonheur, 2011). En effet, toujours selon l’auteur : « Notre bonheur dépend de nombreuses manières du bonheur de notre groupe ou de notre société. Cette idée doit nous encourager à participer à la société afin de contribuer au bien-être commun dont nous profitons à notre tour. […] Le bonheur est donc loin d’être purement individuel ; c’est un bien commun qui peut être atteint et développé grâce à des efforts orientés vers la société. »
Plus jeune, je souhaitais avoir le super-pouvoir de rendre les gens amoureux. Je souhaitais être Cupidon, version humaine, qui rendrait les gens follement amoureux, et ce de façon réciproque bien sûr ! Je m’imaginais un peu comme Harry Potter sans baguette. Avec mon doigt, je rendrais les gens amoureux et ainsi, tout le monde serait en paix et le monde serait un conte de fées. Ça, c’était ma solution à 4 ans pour qu’il n’y ait plus de guerres dans le monde. Dans ma jeune tête, être amoureux = gens contents = pas de conflits = pas de guerre. Tiens, aussi simple que ça !
À défaut d’être Cupidon, nous pouvons tous être des porteurs de bonté. Ça, c’est un super pouvoir accessible et très cool.
Bonne Saint-Valentin à tous !
Révisé par Julianne Roy
Références
Baltatescu, S. (2011). Le bonheur est-il comme un papillon ? Dans L. Bormans, (dir.), Happiness : Le grand livre du bonheur (p.294-297). Les éditions de l’homme.
Bonté. (1995). Dans M. Legrain (dir.), Le Nouveau Petit Robert (p.240). Dictionnaires Le Robert.
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