Solitude
Nom féminin singulier
- fait d’être solitaire, d’aimer vivre seul
- état d’une personne seule, isolée ou retirée du monde, temporairement ou non
Avec le mois de l’amour vient une petite pensée pour la solitude. De nos jours, on a l’air d’avoir peur de la solitude. C’est un mot, un moment, qui est redouté.
La solitude, un mot considéré péjoratif. Elle est perçue comme un moment où l’on est seul ou entouré, où l’on se sent seul ou incompris et où l’on voudrait être réconforté. Solitude rime-t-elle réellement avec isolement ? Au contraire, je crois qu’il est possible de différencier solitude d’isolement. En effet, la solitude peut être jolie, elle peut être le berceau d’un temps privilégié avec soi-même plutôt qu’un moment où l’on appréhende de se retrouver face à nos pensées.
Eh oui, la solitude peut être positive. À mon avis, elle devrait l’être. C’est un moment avec soi, pour soi. Un moment que l’on devrait privilégier puisqu’il permet de se ressourcer. Malheureusement, chez les milléniaux, j’aurais tendance à croire que c’est un moment qui fait peur. Solitude rime avec inquiétude. Inquiétude de se retrouver seul après quelques verres le jeudi soir, inquiétude de traverser la vingtaine seul, inquiétude d’avoir libre accès à ses pensées, inquiétude de ne pas savoir quoi faire de son temps. Je crois que le problème chez les milléniaux se trouve dans le fait que nous sommes continuellement entourés, tellement entourés que nous nous sentons seuls. Pardonnez-moi mon manque de clarté, je m’explique. Nous sommes constamment en interaction, que ce soit en chair et en os ou au travers des réseaux sociaux. Nous avons accès à de nombreuses relations en tout temps. Pourtant, nous nous sentons plus seuls que jamais. Aucune notification rime avec préoccupation. Les amitiés réciproques et de qualité se comptent sur les doigts d’une main. Je regarde autour de moi et je me rends compte qu’on se sent souvent incompétent socialement lorsqu’on est isolé. Nous sommes rapides à rejeter la faute sur soi lorsque nous nous sentons seuls alors que nous sommes bien souvent dans le déni face à notre valeur et à nos bons coups. Les réseaux sociaux nous renvoient tellement de photos de gaieté, de couples qui semblent vivre le parfait bonheur, de moments d’amitié qui semblent gravés dans les mémoires à jamais, que l’on ne se sent jamais accompli. On ne cesse de se comparer et de comparer nos relations. Fille A est avec des amis tous les soirs, Gars B sort tous les vendredis, Couple C se marie. Nous oublions bien facilement que les médias sociaux nous renvoient l’image que nous leur permettons d’envoyer. Qui y montre réellement leurs vulnérabilités ? Qui y montre réellement que Fille A ne supporte pas la solitude, qu’elle n’arrive pas à être seule dans le noir de sa chambre, qu’elle ne supporte pas de s’entendre penser ? Qui y montre réellement que Gars B se sent inachevé s’il ne sort pas les vendredis, qu’il anticipe d’arriver au travail le lundi sans avoir une soirée à raconter ? Qui y montre réellement que Couple C se marie, mais qu’ils ont eux aussi passé par les fréquentations à n’en plus finir, les relations d’un soir et les chicanes de couple avant d’y arriver ? Qui y montre réellement leurs moments de solitude, qu’ils soient appréciés ou redoutés ?
On se sent tellement seul qu’on se contente de relations que l’on ne veut pas. Plutôt, on se contente de relations qui ne nous méritent pas. On accepte d’être considéré comme un café filtre, on se fait utiliser, on se fait prendre pour acquis chaque matin. On accepte d’être la personne qui aide à rester éveillé la nuit, qui parfois, si l’on est chanceux, partage les premiers rayons du matin. Alors que dans les faits, on est réellement un somptueux moka. On est un petit côté doux de chocolat chaud (d’espoir), un petit côté amer de café (d’expériences passées), et une touche sensuelle de crème fouettée. On joue au solitaire à deux, ayant peur de se retrouver seul avec soi-même, on s’accroche à une autre âme perdue. Ayant peur de l’engagement, on le repousse comme un tison, de toute façon, on voit bien que deux âmes qui voguent ne peuvent se comprendre réellement.
En ce mois de l’amour, le plus beau cadeau que vous pourriez vous faire, que vous soyez en couple ou éternel célibataire, c’est de vous donner de l’amour. De vous gâter. D’user de doux moments de self-care. D’apprendre à vivre avec vous-même. D’apprendre à utiliser vos moments de solitude de manière positive. D’apprendre à vous écouter, autant votre tête que votre corps. D’apprendre à vous connaitre, à connaitre vos limites, vos valeurs, votre valeur.
Loin de moi l’idée de vous dire de vous éloigner de vos relations. Seulement, de ne pas oublier que vous serez toujours là pour vous, que vous ne vous laisserez jamais tomber et que vous pouvez parfois être votre meilleure compagnie. Comme le diraient les boomers, vaut mieux être seul que mal accompagné ! C’est parfois nécessaire d’être seul, de prendre du temps pour soi, tout comme c’est parfois nécessaire d’être entouré. Il suffit de trouver le bon équilibre entre l’indépendance et le soutien social, entre les moments où l’on veut reconnecter avec soi-même et les moments que l’on veut partager.
Apprivoisons notre solitude et différencions-la de l’isolement, elle sera peut-être plus douce ainsi.
Amour-propre
Nom masculin singulier
- Sentiment qu’on a de sa propre valeur, de sa dignité, et qui pousse à agir pour mériter l’estime d’autrui.
Révisé par Alexia Leblanc
Références
Amour-propre. (s. d.). Dans Dictionnaire Larousse en ligne. https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/amour-propre/3027
Solitude. (s. d.). Dans Dictionnaire Universalis en ligne. https://www.universalis.fr/dictionnaire/solitude/
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